Le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (Aiea), Mohamed El Baradei, a estimé qu'une attaque contre l'Iran transformerait la région en «boule de feu», dans une interview à la télévision satellitaire Al-Arabiya. «Une frappe militaire (contre l'Iran) serait à mon avis pire que tout autre chose (...). Elle transformerait la région du Moyen-Orient en une boule de feu», a estimé M.El Baradei, dans cet entretien diffusé en fin de soirée vendredi. Il a ajouté qu'il serait incapable dans ce cas de continuer à diriger l'Aiea. Selon M.El Baradei, une attaque ne ferait que durcir la position de l'Iran dans sa querelle avec l'Occident à propos de son programme nucléaire. «Une frappe militaire provoquerait le lancement d'un plan d'urgence pour la fabrication d'une arme atomique avec le consentement de tous les Iraniens, y compris ceux qui vivent en Occident», a encore dit le chef de l'Aiea. Disant ne pas voir dans l'état d'avancement actuel du programme nucléaire iranien «un risque imminent» de prolifération, Mohamed El Baradei a indiqué qu'il n'aurait pas sa «place (à la tête de l'Aiea) en cas de frappe militaire contre l'Iran». Vendredi, un important religieux iranien a mis en garde Israël contre une éventuelle attaque contre son pays, affirmant que la riposte serait «terrible». «Si les ennemis, les Israéliens en particulier et leurs partisans aux Etats-Unis, cherchent à recourir à la force, qu'ils soient certains qu'ils recevront un coup terrible à la figure», a dit l'ayatollah Ahmad Khatami. Le quotidien New York Times, citant des responsables américains, a indiqué vendredi que des manoeuvres militaires israéliennes ayant eu lieu début juin semblaient destinées à préparer l'armée à une éventuelle attaque contre les installations nucléaires de l'Iran.