Réalité n Accoucher en Algérie est un véritable calvaire. L'exiguïté des maternités, l'hygiène des chambres, le mauvais traitement du personnel d'accueil ajoutent aux douleurs ressenties à chaque contraction. Ces femmes ont besoin de prise en charge médicale et psychologique. Mais c'est dans une ambiance d'angoisse et de stress que la plupart des gestantes attendent leur tour pour accoucher. Elles sont en butte à toutes sortes de tracasseries sans pouvoir faire quoi que ce soit. Un petit tour dans les maternités de Belfort, Parnet, Beni Messous, Mustapha-Pacha et Professeur-Mentouri de Kouba nous a permis de constater de visu la solitude des consultantes qui se contentent des discussions glanées dans les salles d'attente en l'absence d'un personnel disposé à leur fournir toutes les informations à même de les rassurer ou de les orienter. Les sujets de conversation de la plupart d'entre elles tournent autour de l'accueil qui leur est réservé dans ces structures, du déficit en soins en cours de grossesse, de l'accouchement, de l'hygiène des chambres et de l'exiguïté des lieux. D'autres, plus affectées, parlent surtout des séquelles qu'elles traînent depuis leur dernier accouchement et n'hésitent pas à accuser le personnel médical pour sa mauvaise prise en charge. Nos maternités ressemblent parfois à un marché de gros, le bruit est omniprésent, le personnel est souvent à bout de nerfs. L'affluence des parturientes sur les maternités d'Alger fait que la pression est doublement ressentie. Un afflux qui se paye très souvent par une longue attente, car on ne sait jamais à quelle heure une femme passera sur le billard. Cela dit, le discours des autorités a du mal à cadrer avec la réalité… Les maternités des périphéries urbaines et des zones rurales ont besoin de plus de ressources humaines et matérielles pour juguler la forte demande qui s'exerce sur les établissements des grandes villes qui, force est de le constater, au-delà des insuffisances de notre système de santé actuel qui reste à parfaire, sont incapables de fournir un travail de qualité lorsqu'ils fonctionnement à plus de 120% de leurs capacités. Ils sont tellement submergés que l'entrée des services gynécologiques est souvent obstruée par la foule. Comment peut-on parler dans ces conditions de qualité des soins obstétricaux, alors qu'une réorganisation de la spécialité en termes d'offre sur l'ensemble du territoire national s'impose. Le privé, qui se voit quant à lui peu sollicité en raison de ses prix jugés exorbitants, peut s'avérer complémentaire avec les établissements sanitaires publics. Ces derniers seront, suggèrent certains responsables de cliniques privées, exclusivement réservés à la gestion des cas compliqués, laissant le secteur privé s'occuper des situations normales.