Photo : Riad Par Amel Bouakba L'accouchement, censé être la plus belle expérience dans la vie d'une femme, constitue malheureusement un véritable calvaire et un événement redouté dans notre pays, eu égard aux conditions lamentables qui caractérisent les services de maternité. Si la majorité des cliniques privées font de l'accouchement un commerce florissant, en recourant le plus souvent aux césariennes, les services de maternité du secteur public offrent une image peu reluisante et renseignent sur un système de santé en faillite. Les couples les moins nantis n'ont d'autre choix que de s'orienter vers le secteur public, accompagnés de toutes les appréhensions. Du centre hospitalo-universitaire Mustapha Pacha à celui de Beni Messous en passant par ceux de Bab El Oued et de Parnet, les mêmes conditions lamentables d'accouchement sont constatées. La situation dans ces infrastructures ne cesse de se dégrader, en dépit des nombreuses promesses faites par les différents ministres qui se sont succédé à la tête du département de la santé. Les témoignages recueillis sur place sont unanimes à dénoncer une situation déplorable et le constat est sans appel. Les structures existantes sont totalement saturées et enregistrent un déficit en personnel, d'un équipements, ajouté à la surcharge qui complique davantage les choses. L'un des griefs les plus décriés est le comportement des sages-femmes. Ces dernières sont continuellement pointées du doigt par les patientes et leurs proches. L'on entend souvent répéter ces plaintes. «Le laisser-aller est flagrant et atteint des proportions intolérables, les sages-femmes nous maltraitent lors des accouchements», se plaint l'une des patientes qui garde de son accouchement un traumatisme. Cette dernière avait accouché quelques jours auparavant au CHU de Beni Messous. Une autre patiente du CHU Mustapha Pacha raconte le calvaire dont elle a fait les frais au moment d'accoucher. Là aussi le comportement des sages-femmes est dénoncé. Celles-ci font preuve d'irrespect envers les parturientes, proférant à leur encontre des incivilités et faisant montre d'un mépris inégalé. Mais il n'y a pas que cela : l'attitude du personnel paramédical, les médecins, voire les femmes de ménage, mettent leur grain de sel pour rendre encore plus pénible la situation. L'absence d'hygiène est souvent le maillon faible de la chaîne de la prise en charge des femmes sur le point de mettre au monde leur progéniture. Celles qui ont la malchance de le faire pendant les horaires de garde sont souvent confrontées à des désagréments qui accentuent des douleurs de contraction déjà intenables. S'il est primordial de remédier aux carences liées aux moyens matériels et humains, il est impératif de rendre nos services sanitaires, particulièrement ceux de la maternité, plus accueillants. C'est sans doute le plus grand défi à relever pour ceux qui sont en charge du secteur de la santé dans notre pays.