C'est reparti de plus belle avec le début de l'été. Les clandestins font, de nouveau, parler d'eux par des actions d'éclat : des assauts de postes frontières, des traversées aussi périlleuses qu'incertaines ou alors des actes de désespoir. L'accord conclu dernièrement par les pays européens au sujet de l'émigration clandestine ne semble pas dissuader les harragas dans leur tentative de rejoindre, à tout prix, la rive nord de la Méditerranée ou d'y rester pour ceux qui sont déjà sur place. Bien au contraire. Ainsi, plusieurs dizaines de clandestins africains ont, à nouveau, pris d'assaut, hier soir, un poste frontière entre le Maroc et l'enclave espagnole de Melilla pour tenter d'entrer en Espagne. Cette tentative, faisant suite à un assaut similaire dans la nuit de samedi à dimanche, est intervenue, hier, vers 21h 15 GMT, pendant la séance des tirs aux buts du quart de finale de l'Euro-2008 entre l'Espagne et l'Italie. Les assaillants ont été repoussés par les forces de polices marocaines et espagnoles, qui étaient sur leur garde. Près de 70 subsahariens avaient déjà tenté d'entrer en force à Melilla tôt, hier matin, la plupart ayant été repoussés par les forces de sécurité. Il s'agissait du premier assaut massif d'immigrants africains sur Melilla depuis 2006. Depuis plusieurs jours, l'Espagne, une des portes d'entrée de l'Europe, se retrouve de nouveau sous la pression de l'immigration clandestine, avec notamment l'arrivée de quelque 500 clandestins, majoritairement subsahariens, aux îles Canaries. Toujours hier, un incendie d'origine «volontaire» a détruit les deux bâtiments d'un centre de rétention administratif pour étrangers en situation irrégulière à Vincennes, près de Paris, et les occupants ont été évacués. Il n'a pas fait de «blessé grave», seules 20 personnes ont été hospitalisées. Une cinquantaine de retenus ont profité de l'incendie pour s'enfuir. La veille, un Tunisien de 41 ans y était décédé et des incidents ont été enregistrés une fois que la nouvelle s'était répandue à l'intérieur des bâtiments. A Annaba, les tentatives de prendre le large ont repris. Outre les 19 émigrants clandestins interceptés avant-hier à bord d'une embarcation clandestine, 13 autres ont été arrêtés hier matin par des gardes-côtes. La saison des harragas a bel et bien commencé ! Leur révolte aussi.