Le retour de T34 sur la scène nationale a été une victoire sur ces longues années d'absence. L'accueil était enthousiaste. T34, ce groupe légendaire de la scène rock algéroise des années 1980, a renoué, lors d'un concert jeudi, au théâtre de verdure, avec son public. Celui-ci jeune et nombreux l'a chaleureusement ovationné. Il y avait aussi ceux de sa génération – il y avait en effet parmi l'assistance des personnes d'un âge certain (la quarantaine) qui, avec leurs enfants, sont venues assister au concert. Elles ont qualifié la soirée de jeudi de retrouvailles, chargées de réminiscences. Le concert se voulait imposant et impressionnant, tant par la prestation musicale du groupe par laquelle il s'est nettement distingué que par le jeu de lumière ou par l'effet sonore. C'était un concert événement. L'animation avait de l'entrain et était truculente. Le groupe a interprété, avec beaucoup de charisme et de naturel, les anciennes chansons qui, à l'époque, ont jalonné son parcours musical, à l'exemple de Bouâlem el Far ou Jamais ma Doukh, comme il a interprété également quelques-uns de ses nouveaux morceaux répertoriés dans son nouvel album qui sortira prochainement. Chantant en arabe dialectal comme en anglais, T34 a, à lui seul, mis le public en émoi. Il a engendré une ambiance euphorique : l'assistance était en liesse. Elle s'est mise avec conviction au diapason de l'esprit rock que véhiculait le groupe. Elle était dans le ton, celui de T34 exprimé avec autant d'énergie, d'exubérance que de fougue. L'effervescence était totale. Le langage y était, fort, soudain, vif, pertinent, et fortement trempé du caractère et du tempérament du groupe, mené par ses leaders naturels que sont Khaled Louma et Mourad Rahali et accompagnés de nouveaux camarades aux noms non moins prestigieux tels qu'Arezki Baroudi, Mheni Benlala et Bouâlem Kasmi. Ainsi, T34, en préservant toujours son empreinte originelle et son esprit authentiquement rock, a surpris et ravi son public, en lui procurant des rythmes fortement marqués et accrocheurs.