Le groupe de rock Dzaïr a donné un concert, mercredi dernier, au Théâtre de Verdure. L'endroit s'y prêtait pour un rock plus éclectique, mais toujours in. Les enfants terribles du quartier populeux de Bologhine sont toujours à l'affût d'innovations. Alliant les sonorités pop et rock, le groupe D'zaïr a su, lors de ce concert, épater les quelques fans qui en redemandaient. L'accueil était chaleureux malgré l'exiguïté de la salle prêtée par Art et Culture. Le public, toujours à la recherche de nouveautés, en redemande toujours. Fatou Lyam et Haïzia, ces chansons adorées, sont là que pour rappeler les penchants du groupe. Tout en rondeur mais ne manquant jamais de mots d'esprit dont il raffole, le chanteur du groupe a su, comme ses compagnons, s'imposer par leur manière de jouer. Il reste que la guitare sèche est cet instrument, dont on se sert toujours chez les D'zaïristes. Les nouvelles chansons de l'album, de ces Babelouidiens pure souche, sont de la même veine comme celle à succès, de Haïzia. Il est, tout compte fait, d'une bonne facture et des reprises y seront introduites, du rock'n'roll depuis plus de 20 ans, les membre de D'zaïr affirment être influencés par « le rock progressif des années 1970,1980 et par le rock FM. » Leur musique, « un mélange de rock électrique aux envolées de guitare, le tout couronné d'un chant mélodieux avec un esprit du terroir », soutient l'un des nombreux fans. On ne peut qu'y souscrire d'autant plus que les jeunes de D'zaïr ne se sont guère départis de leur façon d'être. L'engagement y est à coup sûr. Tout ce qui préoccupe l'homme est repris : l'amour et la détresse humaine ainsi que le souci de l'altérité. Ce groupe, qui se réclame d'un rock soft, a vu le jour en 1998, bien que sa première représentation sur scène, qui fut un succès, ne s'est déroulée qu'en 2000 à Riadh El Feth. Un album sortira un an plus tard et sera aussi un succès en raison du renouveau apporté à la chanson confinée, jusque-là dans un lyrisme gogo. Les débuts du groupe furent laborieux. Passer à la radio ? Il ne faut pas trop y compter. Le rock, « version dialecte algérois », a pu s'imposer malgré les réticences des éditeurs, qui n'en ont pas voulu au début. Le succès fut immédiat et le groupe a pu enchaîner les représentations à l'étranger. Le retour sur la scène algéroise ne peut qu'être salué.