Détermination n Si l'idée répandue parmi les gens est de rejeter les séropositifs, il n'en demeure pas moins que d'autres acteurs qui activent dans l'ombre, tiennent à briser le mur de l'interdit et à casser tous les tabous. Parmi ces acteurs, on trouve en particulier les associations qui militent notamment pour le droit d'existence des personnes atteintes de maladies incurables (hépatites et sida…). A Annaba, Aniss, cette association de lutte contre les affections sexuellement transmissibles et le sida, est l'une d'elles. Elle est parrainée par le célèbre rappeur algérien, Lotfi double kanon, qui a fait siennes les idées qu'elle défend et s'est déclaré porte-étendard des idéaux pour lesquels milite cette jeune association créée en 2003. Depuis, elle ne cesse de multiplier des rencontres de proximité et des campagnes de sensibilisation et de vulgarisation, aussi bien envers les séropositifs, notamment les prostituées, que les autres franges sensibles de la société, comme la communauté estudiantine. A travers son réseau universitaire, créé en novembre 2006, – parrainé par le recteur de l'université Badji-Mokhtar de Annaba et conduit par sa coordinatrice Mlle Wiam Walah –, l'association Aniss a initié de nombreuses rencontres avec les étudiants des universités de l'est du pays sur fond de projections interactives et de communications sur les réflexes nécessaires pour ne pas attraper le sida en se dotant, par exemple, de préservatifs dans les relations sexuelles. L'association a aussi mis en scène une pièce théâtrale, réalisée de fresques mobiles exhortant les «autres» à faire preuve de solidarité avec les malades victimes d'hépatites et/ou de sida. Elle a organisé aussi des concerts «spécial femmes» et d'autres «spécial jeunes» mêlant plusieurs genres musicaux (rock, funk…). Et Mlle Walah de souligner : «on ouvre les débats sur ces maladies et on en discute.» Le choix porté par l'association Aniss sur la frange juvénile, notamment la communauté estudiantine, n'est pas fortuit. «Dans le monde, toutes les minutes on enregistre 6 jeunes atteints du Vih/sida», précise notre interlocutrice qui estime que la population estudiantine demeure «très vulnérable à cette maladie». L'oratrice se réjouit, en outre, du feed-back positif que leur renvoient les étudiants qui ne cessent, depuis quelque temps, d'affluer au siège de l'association en vue de se faire dépister. Ce qui n'était pas imaginable auparavant. Bon vent à l'association !