Toujours sur l'interprétation des habits de couleur verte, vus dans les rêves de festivité, on lit dans le Grand Livre de l'interprétation des rêves d'Ibn Sîrîn, ce rêve d'un pieux personnage, ‘Umr ben S'anbîh' al Sa‘dî : «J'ai vu en rêve ‘Abd al ‘Azîz ben Sulaymân al ‘bed (qui était mort), portant un habit vert et, avec sur la tête, une couronne ornée de perles. Je lui ai demandé : ‘'ô Abû Ahmed, comment te trouves-tu maintenant que tu es mort ? Comment as-tu ressenti la mort ? Comment sont les choses dans l'au-delà ?'', il m'a répondu : ‘'la mort, tu ne peux imaginer combien elle est accablante et angoissante, seulement Dieu nous a accordé sa miséricorde et toute crainte nous a quittés''.» Si les vêtements de couleur verte, vus dans les rêves, représentent le bonheur, la piété et la vérité, les vêtements de couleur bleue sont plutôt négatifs : c'est souvent l'indice de la maladie, de l'ensorcellement ou alors de la méchanceté. C'est comme les visages qui bleuissent ou les yeux des jeunes filles possédées qui prennent des nuances bleues. C'est pourquoi, autrefois, les mariées ne portaient pas de robe bleue, de peur justement d'être possédées. Aujourd'hui, on utilise couramment l'expression «djenn lezrag», littéralement «djinn bleu», pour blâmer les enfants insupportables, mais autrefois, c'était une expression que l'on n'osait pas prononcer, parce qu'elle désignait un puissant démon que l'on redoutait fort. Cette valeur négative du bleu se retrouve dans d'autres cultures. Ainsi, les français utilisent l'expression «peur bleue» pour décrire une grande peur.