Au Maghreb, on reprend, en gros, les considérations et même les procédés d'interprétation en cours dans la tradition musulmane, des considérations et des procédés largement divulgués par les ouvrages arabes traitant d'oniromancie. Les premiers ouvrages cités sont ceux du fameux Ibn Sîrîn, ou plutôt des ouvrages qui lui sont attribués : le Ta'bir al Ru'ya, (L'Interprétation des rêves), et le Muntakhib al Kalam fî ta'bir al ah'lâm, (Choix de propos sur l'interprétation des rêves). Ce dernier ouvrage, qui n'est qu'une compilation de divers ouvrages, figure en annexe au grand livre de ‘Abd al Ghanî al Nabulsi sur les rêves, Ta'tîr al ânâm fî Ta'bîr al manâm, (La prééminence des créatures dans l'interprétation des rêves). Rappelons qu'Abû Bakr Mohammed Ibn Sîrîn (654-728) était le fils d'esclaves affranchis, il a d'abord exercé la profession de marchand d'étoffes avant de se spécialiser dans la transmission des hadiths, discipline dans laquelle il a acquis une certaine notoriété. Sa réputation d'onirocritique ne s'est établie qu'au IXe siècle de l'ère chrétienne, estompant celle du traditionaliste. C'est à cette époque également qu'ont commencé à apparaître les premiers traités d'oniromancie portant son nom. Citons encore parmi les ouvrages répandus au Maghreb, celui de Abû Sa'id ben Ya'aqub al Dinawarî (mort en 1009 de J.-C.) intitulé Kitâb al-Qadîrî fî al Ta'bîr, (Le livre d'al-Qadîrî sur l'interprétation des rêves), dédié au calife al-Qadîr bî Llâh.