On parle de «fuite des cerveaux» comme on parle de «fuite des capitaux». Dans les deux cas, il y a perte de capital. Le phénomène désigne ces ressources humaines, étudiants, cadres, gestionnaires, enseignants, médecins, chercheurs, spécialistes ou experts qui quittent leur pays d'origine pour s'installer eu Europe, au Golfe ou en Amérique du Nord. La quasi-totalité des Etats de la sphère sud du globe souffrent, à des degrés divers, du départ massif de cette ressource humaine qualifiée. L'Algérie n'est pas en reste. Des dizaines de milliers de ses compétences font le bonheur des pays développés, notamment dans la médecine, l'enseignement supérieur, les nouvelles technologies et dans la recherche. Ces fuites sont quotidiennes et les pouvoirs publics assistent en spectateur devant «l'hémorragie». En dehors de quelques entités, les compétences ne sont pas reconnues et on finit par les faire fuir en les marginalisant ou en les soumettant à des conditions de travail inadéquates. Prenant conscience de l'ampleur du phénomène, l'Etat lance un appel à ces «cerveaux» perdus afin qu'ils regagnent leur pays et «contribuent à son développement». L'appel risque de ne pas être entendu étant donné que les causes du départ sont toujours là. Pour discuter de ce problème, l'Assemblée populaire nationale a organisé en juin, un colloque sur la communauté algérienne établie à l'étranger. L'événement a été diversement commenté, mais sa tenue a fait date. Comment en serait-il autrement alors que les assises de la migration ont eu lieu en… 1995 !