Cérémonie n Des détenus des maisons d'arrêt d'El-Harrach et de Tizi Ouzou, entre autres, qui ont été reçus au bac et au BEM, ont été conviés avec leurs familles, à une cérémonie de remise de cadeaux à El-Harrach. La maison d'arrêt d'El-Harrach (Alger) a vécu, hier, une ambiance des plus festives. Du beau monde a occupé, durant toute la matinée, la cour centrale de la prison. L'occasion n'est pas des moindres : des détenus, qui ont été reçus cette année au baccalauréat et au Brevet d'enseignement moyen (BEM), ont été honorés en présence de leurs parents. L'initiative a été prise par le ministère de la Justice à travers l'administration pénitentiaire et de la réinsertion sociale des détenus. L'émotion était au rendez-vous. Des internés d'El-Harrach et leurs parents ont versé des larmes à l'idée de savoir qu'une fenêtre vient de s'ouvrir devant eux afin qu'ils refassent leur vie. Nadia, reçue au bac avec une moyenne de 11/20, n'a pas arrêté de pleurer depuis la matinée, bien avant que la cérémonie ne débute. La demoiselle dit regretter une «erreur» qui l'a menée directement en prison. Elle se dit également heureuse que ses parents aient daigné lui rendre visite, la première depuis son incarcération, il y a quatre ans. «Ils n'ont accepté de venir que parce que j'ai été reçue au bac. La prison, c'est difficile pour une femme. C'est un suicide», affirme-t-elle. A côté de Nadia, d'autres détenus ont reçu des cadeaux des mains, entre autres, du ministre de la Justice et garde des Sceaux, Tayeb Belaïz, et du ministre de la Solidarité nationale, Djamel Ould Abbas. Ce dernier est venu assister à la signature de deux conventions impliquant l'Agence de développement social (ADS) et l'Agence nationale de la gestion du microcrédit (Angem) avec l'administration pénitentiaire. Le meilleur lauréat détenu a été admis à l'enseignement supérieur avec une moyenne de 13,65/20. Dans le seul pénitencier d'El-Harrach, on comptait 98 détenus candidats dont 76 ont été admis. En tout, ils sont 481 détenus à avoir réussi l'examen final sur les 1 201 candidats inscrits, soit un taux de réussite de 40%. Ce taux, selon les statistiques fournies par l'administration pénitentiaire, marque une chute par rapport à ceux de l'année scolaire 2006-2007. L'année dernière, précise-t-on, 455 candidats avaient eu leur bac sur 885 personnes inscrites, soit un taux de réussite de 51,4%. Outre les détenus, le ministère a honoré les maisons d'arrêt ayant enregistré les meilleurs résultats au bac et au BEM. La direction de l'établissement de rééducation et de réadaptation de Laghouat s'est distinguée en enregistrant 100% de réussite au BEM. Les organisateurs ont honoré uniquement cet établissement alors que d'autres structures (Djelfa et Ghardaïa) ont obtenu les mêmes résultats. Dans la catégorie bac, l'honneur est revenu au pénitencier d'El-Bouni qui a enregistré un taux de réussite de 98%. Du nouveau dans le secteur de la justice n Les responsables du ministre de la Justice ont indiqué, hier, qu'il était désormais possible aux justiciables de suivre leurs affaires dont les dossiers sont au niveau de la Cour suprême (Alger), en s'approchant des cours de leur lieu de résidence. Autrement dit, les citoyens, par exemple, de Tébessa, obtiendront des informations, concernant le traitement de leur dossier à Alger, en s'informant à la cour de Tébessa. Cette mesure, selon le directeur de la modernisation au ministère de la Justice, est de nature à limiter les interminables déplacements qui s'avèrent des fois infructueux pour le justiciable et préjudiciable à sa bourse vu toutes les dépenses dont il doit à chaque fois s'acquitter. Ce «service», actuellement à l'essai, est rendu possible, précise-t-on, grâce à un système d'informatisation (réseau intranet). Ce réseau a pu aussi, affirme le directeur de la modernisation, permettre au magistrat de la Cour suprême de traiter les dossiers dans leur lieu de résidence. Pour ce faire, les tribunaux sont dotés de bureaux spécialement aménagés. Selon le ministère, les magistrats n'auront à se déplacer sur Alger que pour signer les jugements qu'ils rendent. La tutelle espère ainsi réduire la durée de traitement des dossiers au niveau de la Cour suprême.