Détenu à El Harrach depuis plus de deux ans, l'ancien directeur général d'El Khalifa Bank, Mohamed Al Azhar Alloui, est mort jeudi dernier à l'hôpital Mustapha (Alger) où il avait été admis pour des soins, plus de deux semaines plus tôt. Selon des sources médicales, le défunt, diabétique, souffrait d'une infection pulmonaire évolutive lorsqu'il a été transféré de la prison vers le CHU Mustapha, dans le service réservé à l'administration pénitentiaire. Son état se serait compliqué une première fois, alors qu'il se trouvait à El Harrach, où il a subi une décompensation. « Mais sa situation s'est détériorée et a nécessité son évacuation vers un établissement hospitalier, où tous les soins nécessaires lui ont été prodigués, en vain. Il est décédé jeudi vers 15 h. » L'infection avait déjà rongé tous ses poumons », ont expliqué nos interlocuteurs. Des sources proches du parquet de Blida ont confirmé qu'une autopsie a été pratiquée vendredi dernier sur le défunt et les conclusions des médecins légistes ont été remises au procureur près le tribunal de Chéraga. Les parents de la victime ont, ont-elles noté, le droit de les consulter pour éviter tout soupçon ou amalgame autour de cette mort. Contacté, le procureur général près la cour d'Alger a précisé que « l'ancien responsable d'El Khalifa Bank, tout comme d'autres détenus liés à cette affaire, sont effectivement dans les établissements de Serkadji et d'El Harrach, qui dépendent de ma juridiction. Ils y sont faute de place dans les prisons sous contrôle du parquet de Blida, où le dossier est pris en charge. Son décès n'a rien à voir avec les conditions de détention. Il souffrait déjà d'une lourde maladie comme d'ailleurs de nombreux détenus. La prise en charge de leur maladie chronique est complexe, parce que nous dépendons toujours des places disponibles dans les hôpitaux et pas n'importe lesquels, puisqu'ils doivent répondre aux critères de sécurité dans la mesure où il s'agit de détenus qui nécessitent une surveillance policière. Pour ce qui est du cas Alloui, lorsque son état a nécessité un transfert vers une structure de soins plus adéquate, l'établissement l'a fait ». A signaler que l'ex-directeur général d'El Khalifa Bank était en détention préventive avec deux autres mis en cause, des directeurs des agences de cette banque, d'El Mohammadia et d'Oran. Ils avaient, il y a quelque temps, par le biais de leur famille, attiré l'attention des pouvoirs publics sur leur détention provisoire jugée trop longue. Ils ont appelé à un procès qui leur permettra de décider de leur sort, d'autant que rien n'indique que le principal accusé, en l'occurrence Abdelmoumen Khalifa, soit extradé de Grande-Bretagne vers l'Algérie. Malheureusement, un des trois détenus a rendu l'âme à la suite d'une maladie aggravée par une rude épreuve de détention. La direction générale de l'administration pénitentiaire a refusé de faire un quelconque commentaire sur le sujet, préférant se cantonner dans un silence de marbre. Détenu depuis le 15 août 2004 Suite au décès du détenu Aloui Mohamed Lazhar qui était détenu à la maison d'arrêt d'El Harrach, le parquet de la République de Chéraga a rendu public hier le communiqué suivant : « Le concerné était détenu provisoirement depuis le 15 août 2004 pour association de malfaiteurs, vol qualifié, escroquerie et abus de confiance. Ayant été atteint d'une maladie respiratoire (asthme), il a bénéficié d'une prise en charge médicale régulière soit par les médecins de la maison d'arrêt soit au niveau du CHU Mustapha. Le 18 février 2006, il fut admis au même centre hospitalier où il décède le 15 mars 2006. Suite à cela le parquet compétent a ordonné la pratique d'une autopsie sur le corps de la victime et l'ouverture d'une enquête pour déterminer les causes de la mort. »