Tension n A quatre jours du coup d'envoi des jeux Olympiques de Pékin, un attentat contre la police chinoise dans l'ouest du pays a fait 16 morts et 16 blessés. L'attaque visant un poste de douanes à Kashgar, qui serait de nature «terroriste» selon les autorités chinoises, a été perpétrée ce lundi matin par deux assaillants, selon l'agence officielle Chine nouvelle. A bord d'un camion bourré d'explosifs, les deux hommes ont foncé sur un groupe de policiers qui faisaient leur jogging matinal et en ont tué quatorze sur le coup, a précisé l'agence officielle. Dans une première version, Chine nouvelle avait parlé d'attaque à la grenade. Les autorités chinoises n'ont pas établi pour l'instant si l'attaque avait un lien avec les jeux Olympiques de Pékin qui s'ouvrent vendredi, prochain a indiqué un porte-parole du comité d'organisation des JO. Le Comité international olympique (CIO) n'a pas souhaité commenter l'attaque, renouvelant cependant sa confiance à la Chine dans sa capacité à assurer la sécurité des jeux de Pékin. Selon l'organisation de défense des droits de l'Homme Human Rights Watch (HRW), «si les 16 morts sont confirmés, il s'agira du plus lourd bilan jamais enregistré dans une attaque au Xinjiang». En 1997, une série d'attentats à la bombe à Urumqi, la capitale régionale, avait fait 9 morts et 74 blessés dans trois autobus. Ces derniers mois, les autorités chinoises ont affirmé faire face à des menaces terroristes visant les jeux Olympiques de Pékin et avaient désigné en particulier le Xinjiang comme un foyer potentiel. Fin juillet, dernier, le Parti islamiste du Turkestan a revendiqué plusieurs attentats, dont des attaques contre des autobus le 21 juillet qui ont fait deux morts dans le Yunnan, et a menacé la Chine de nouvelles attaques durant les JO, selon un groupe de surveillance des menaces terroristes basé à Washington. Vendredi, dernier, la Chine s'était dit capable de déjouer tout attentat pendant les JO, aussi bien dans la capitale que dans les régions jugées à risque du Xinjiang et du Tibet. A la mi-juillet, la Chine avait annoncé l'arrestation de 82 «terroristes» présumés depuis le début de l'année au Xinjiang, assurant qu'ils préparaient des attentats contre les JO. Il s'agissait de la première fois que des responsables chinois avançaient un chiffre global d'arrestations après avoir annoncé ces derniers mois avoir déjoué plusieurs complots visant les JO. Des dissidents et des défenseurs des droits de l'Homme affirment toutefois que le pouvoir central exagère cette menace pour faire taire toute contestation à la veille des JO.