Choix n Pendant les jeux Olympiques, l'art a aussi sa place, de l'avant-garde au kitsch. Pendant les Jeux, dans une des salles du musée d'Art national de Pékin, le culte de la personnalité semble de retour : un immense portrait de Juan Antonio Samaranch trône, dans des tonalités grises. C'est l'une des pièces de la biennale internationale d'art de Pékin, qui, cette année, tout comme le reste de la ville, n'échappe pas au grand événement, les premiers JO organisés par la Chine sur son sol. Sous le titre de «Olympisme et couleurs», les pièces d'artistes de nombreux pays vont de l'avant-garde au kitsch, avec, par moments, un côté art officiel qui rappelle le réalisme-socialiste de la Révolution culturelle. À un détail près : les ouvriers ont été remplacés par les athlètes. Ainsi, à côté du portrait imposant - 2,5 x 2 m - de Samaranch, président du Comité international olympique (CIO) de 1980 à 2001, et qui permit à la Chine d'obtenir les Jeux, est placé une autre œuvre du même artiste chinois, Xu Weixin : il a peint Liu Changchun, le premier athlète chinois à avoir participé à des JO, en 1932 à Los Angeles, sous le titre «Notre pionnier olympique». «Depuis Athènes jusqu'à Pékin, la flamme olympique a allumé les passions, transmettant l'idée de paix et propageant le rêve. De Pékin jusqu'au reste du monde, les couleurs artistiques débordent avec chaleur, rayonnant de la vigueur de la jeunesse, imprégnées de force», indique la présentation de l'exposition, qui bénéficie du soutien du comité d'organisation, le Bocog. Tout aussi empreintes de lyrisme, les chansons officielles des JO occupent les ondes. À Dashanzi, ancien village d'artistes devenu un lieu touristique très fréquenté, avec nombre de galeries et de restaurants, le thème olympique est aussi présent. Dans l'exposition «Model Movements 2008», Yang Tao mélange des images de la Révolution culturelle et des symboles de l'olympisme. Une grande toile détourne un des opéras révolutionnaires de Mme Mao, un immense drapeau rouge ayant été remplacé par celui du mouvement olympique avec les cinq anneaux. Au village d'artistes de Songzhuang, dans le quartier de Tongzhou, Song Junsheng, un artiste venu de la province du Henan, a placé sa dernière œuvre : 162 sceaux traditionnels chinois de 5 kilos, chacun avec le nom des 162 champions olympiques du géant asiatique. Pendant les JO, Pékin organise également le 6e Festival culturel olympique, avec une série de spectacles dans tous les domaines (danse, théâtre, musique...). Le 19 août, la chorégraphe et danseuse française Marie-Claude Pietragalla présentera en avant-première sa dernière création, la comédie musicale Marco Polo, le voyage imaginaire , au Grand Théâtre de Pékin.