Danger n A la plage de la Madrague, un égout déverse dans la mer des eaux usées chargées de déchets. Même conscients du danger, les estivants continuent à se baigner dans la plage. La Madrague, qui était jadis la fierté des habitants de la ville, est devenue un site dangereux en raison d'importants problèmes de pollution. Sur la plage principale, El-Djamila, ex-La Madrague, on peut facilement, même pour un étranger, constater toute la saleté qui s'échappe d'une conduite. L'eau est plus que noirâtre. Selon les riverains, la zone où se trouve ce déversoir ne dispose pas d'un réseau d'assainissement. «Nous avons fait une demande aux services d'hygiène de la commune avant même le début de la saison estivale (au mois de mai, précisément), mais aucune suite n'a été donnée à notre requête», témoignent-ils. L'éclatement de cet égout remonte aux intempéries de l'hiver dernier. Les autorités concernées, n'ont pas pris la peine d'implanter un panneau indiquant aux baigneurs la présence de cette énorme conduite sauvage. Résultat : un nombre important de citoyens encourent un véritable danger en affluant vers ce site pour se baigner et se rafraîchir. Le comble, c'est qu'à quelques mètres de là se trouvent des restaurants de luxe, des bars et des cafés. Paradoxalement, les baigneurs éprouvent beaucoup de plaisir à nager dans cet endroit ! D'autres viennent y pratiquer de la plongée sous-marine car une section d'activités subaquatiques s'y trouve. Un peu plus loin, à une centaine de mètres, un autre égout déverse ses eaux directement sur la plage. C'est vrai que le débit de ce dernier est moins important, mais il est tout aussi dangereux pour la santé des estivants. Car à une dizaine de mètres de là, des adolescents, des enfants et même des adultes se permettent des plongées. Les estivants, pourtant conscients du danger, ne semblent pas s'en soucier. «Du matin au soir, la plage est pleine de monde. Nous, les enfants, nous n'avons pas où aller. Les familles aisées viennent ici et réservent des places. Il ne nous reste que cet endroit», regrette un garçon de 13 ans venu avec des amis. Avez-vous vu les égouts qui se déversent juste à côté ? «Oui ! Mais nous fréquentons l'endroit depuis le début de l'été et nous n'avons attrapé aucune maladie !», rétorque le gamin. Cette insouciance ne saurait, cependant, occulter le danger qui est bien réel. Car outre les eaux domestiques, ce tunnel de saleté achemine également d'autres substances, telles les huiles de vidange, qui se déversent quotidiennement dans la mer.