Les auteurs antiques signalent, pour l'Algérie et la Tunisie, plusieurs localités, portant le nom latin ou grec de l'animal : ainsi Elephantaria, peut être un évêché dans les montagnes dominant la Mitidja, Castellum Elephantum, non loin de Constantine, Elephantaria, dans la vallée de la Medjerda et, à l'époque moderne, Aïn Talut, dans la région de Tlemcen. Les appellations romaines n'étaient peut-être que la traduction, par les auteurs grecs et latins, de dénominations locales. Les sources antiques citent aussi une localité dont le nom, à consonance berbère, pourrait désigner l'éléphant, Telepte, à lire telefte, (p. latin transcrivant souvent f berbère, comme dans Tipaza Tifeche) berbère moderne tileft, «sanglier» mais qui a pu désigner l'éléphant. Cet animal ayant disparu, son nom a été affecté au sanglier. Aujourd'hui tous les dialectes emploient ilef pour désigner le sanglier, à l'exception du touareg qui dispose d'une dénomination propre, azubara quant au nom de l'éléphant, dans ce dialecte, elu, il paraît être une forme réduite de elef / ilef. Le noms grec et latin de l'éléphant, elephantos, est peut-être lui-même issu de ilef, les Grecs et les Romains ayant surtout connu l'éléphant au Maghreb. Signalons que le nom sémitique de l'éléphant, pilu / fil, est proche de ilef : ces mots ont sans doute la même origine et doivent faire partie du vocabulaire chamito-sémitique, commun au berbère, au sémitique, à l'égyptien ancien et à d'autres langues africaines.