Dans un communiqué rendu public, l'Union des commerçants lance un énième appel à ces derniers pour qu'ils fassent preuve de retenue et coopèrent avec tous les services impliqués dans la préparation de ce mois censé être celui de la miséricorde. L'Ugcaa appelle ainsi «à barrer la route au commerce informel» et à rassurer les consommateurs sur la «disponibilité» des denrées alimentaires durant le mois de carême dont le début est prévu pour le 1er ou le 2 septembre. L'Union exhorte les grossistes et autres détaillants activant dans le créneau des fruits et légumes, mais aussi les propriétaires de boucheries et fabricants de pâtisseries à faire du ramadan «le mois de la miséricorde», les incitant par la même à faire front contre ceux «qui voient dans ce mois sacré l'occasion d'assurer un gain facile». Même si les appels se sont toujours fait incessants à l'égard des commerçants véreux qui profitent du mois de carême pour sucer le sang du consommateur, force est de constater qu'ils sont restés au stade des seuls vœux pieux. A chaque survenue du mois de ramadan en effet, les ménages algériens redoutent, comme à chaque fois, la voracité et le manque de scrupules de ces chasseurs d'opportunités en ce mois de piété. Loin de verser dans le pessimisme, nous ne pouvons que considérer que l'appel lancé par l'Union générale des commerçants et artisans algériens (Ugcaa) risque de buter sur l'intransigeance et l'indifférence des commerçants qui, d'ores et déjà, et alors que le Ramadan se pointe, commencent à aiguiser leurs appétits voraces. Rien n'indique donc que cette année sera différente et que les commerçants seront réceptifs à l'appel de l'Ugcaa, la mercuriale annonce déjà la couleur en revoyant ses «prétentions» à la hausse à une semaine du jour J. Une virée dans les marchés est suffisante pour faire le constat. Les légumes de base sont proposés à des prix défiant toute logique poussant les chefs de famille à s'inquiéter dès à présent sachant par expérience qu'ils ne sont pas au bout de leurs peines et que ces mêmes prix déjà élevés sont appelés à doubler, voire tripler pour certains produits dont on ne peut se passer facilement. Les commerçants vont-ils quand même se ressaisir et respecter pour une fois le principe du jeûne ? A savoir faire preuve de solidarité et de compassion pour le reste de leurs concitoyens ? Peu de chance en vérité que cela se produise.