Nécessité n Un bon frik provient entièrement de gerbes fauchées au printemps, lorsque les épis sont pleins, mais tendres, non encore mûris au soleil. Une grande affluence est observée, à la veille du ramadan, dans les marchés de la wilaya de Mila où les achats se concentrent sur les produits alimentaires, épices et autres condiments nécessaires à la table du ftour. Cependant, les chefs de famille n'omettent pas de réserver une part du budget aux effets de la rentrée scolaire, une perspective qui complique la gestion du porte-monnaie, déjà éprouvé par des hausses déconcertantes pour le plus grand nombre. Pourtant, en dépit de la coïncidence du ramadan avec le début de la nouvelle année scolaire, rien ne semble avoir été sacrifié afin que l'accueil du mois sacré, cet «invité de marque», se fasse dans cette ambiance traditionnelle faite d'arômes pittoresques mais aussi empreinte de piété et de joie. A Mila, la coutume veut que la préparation du frik se fasse des semaines avant le début du ramadan. Les plus avisés se procurent le produit auprès de fournisseurs sûrs, des fellahs qui fauchent au printemps des gerbes de blé vert, grillé, ensuite tamisé et séché au soleil, avant d'être traité au sel pour la mouture et enfin, conservé dans un bocal pour la préparation de la soupe au parfum irrésistible. Un bon frik provient entièrement de gerbes fauchées au printemps, lorsque les épis sont pleins, mais tendres, non encore mûris au soleil. Il arrive que des marchands peu scrupuleux vendent à des novices du frik mélangé au blé tendre, provenant de la récolte estivale. Cette année, les vendeurs proposent le samedi, aux habitués du souk hebdomadaire de Mila, du frik à 120 DA le kilogramme, alors que dans les commerces d'alimentation générale, l'étiquette n'est jamais en dessous de 150 DA. La ménagère peut, dans ces conditions, retrouver ses comptes, au moment où la pomme de terre affiche 25 DA, la tomate jamais moins de 40DA, la laitue à 100 DA, cependant que l'habillement et les fournitures scolaires ne sont pas à l'abri de nouvelles hausses. Là encore, les pères de famille les moins fortunés guettent les bonnes occasions offertes par le marché hebdomadaire, à l'instar de Si Allaoua qui est tout content de trouver des tabliers à 200 DA l'unité et des cartables à 400 DA/pièce. Le dernier samedi avant le mois de jeûne a senti «à plein nez» le ramadan. Le marché hebdomadaire de Mila a, en effet, rassemblé une foule exceptionnellement nombreuse, provenant de toutes les localités environnantes, provoquant au centre ville, un énorme embouteillage.