Le prix de l'indifférence Coût n Plus de 5 000 milliards de dollars de pertes, c'est le prix qu'aura à payer l'humanité si rien n'est fait dans les dix prochaines années pour endiguer le réchauffement climatique. C'est ce que prévoit le rapport dit de «Stern» élaboré pour le compte du ministère du Trésor de Grande-Bretagne le 22 janvier 2007, par le britannique sir Nicolas Stern. A noter qu'un rapport similaire a été examiné et débattu lors de la réunion de Bonn (30 mai 2008) sur la biodiversité et les changements climatiques. D'aucuns l'auront compris : le monde commence déjà à payer lourdement le prix de sa négligence quant au respect de la biodiversité. Selon Ahmed Djoghlaf, expert algérien exerçant au sein de l'ONU, au cours de la réunion du G8 qui a eu lieu au mois de juillet à Toyako (Japon), un plan d'action sur la biodiversité a été soumis aux chefs d'Etat des pays les plus industrialisés qui sont, du reste, les plus gros pollueurs sur l'échelle planétaire. L'expert algérien rappelle, en outre, avoir adressé, à l'occasion de la réunion des 25 et 26 mai 2008 à Kobe (Japon) des experts onusiens de l'Environnement, un message à tous les chefs d'Etat et de gouvernements dans lequel il interpelle ces derniers, sur les plans technologique et financier nettement mieux nantis, à «s'engager» pour un plan d'action en vue de l'aboutissement de l'objectif que se sont fixé les chefs d'Etat réunis au sommet de Johannesburg (Afrique du sud) à savoir, réduire les émissions en gaz toxiques d'ici à l'horizon 2010. Par ailleurs, l'expert n'omet pas de préciser dans la foulée que l'appel lancé à Kobe approuvé et adopté par huit ministres appartenant au G8, aura été la pierre angulaire du dernier sommet à Haïdukku des huit pays les plus industrialisés au monde. Au-delà du fait que toute action qui sera dorénavant entreprise aura plus ou moins des chances infimes de se voir concrétisées dans les quelques prochaines années, à en croire les scientifiques, il n'en demeure pas moins que des solutions existent. L'enjeu étant ce qu'il est, toute volonté de proposer des solutions palliatives ne seront que les bienvenues. Le rapport Stern met en relief, au moins, quatre débouchés à même de réduire les émissions de GES, à savoir réduire, autant que possible, les biens et services à forte intensité d'émissions carboniques et privilégier, à la place, les émissions non énergétiques en évitant, par exemple, la déforestation ; favoriser les technologies à faible émission de carbone notamment dans les domaines de l'électricité, du chauffage et des transports ; et accroître l'efficacité de ces démarches. outre d'initier des programmes de coopération multilatéraux, le rapport Stern recommande, par ailleurs, de consacrer sur une période de 10 ans, ne serait-ce que 1% du produit national brut (PIB) mondial, soit 275 milliards d'euros, pour ræéduire les émissions de GES. Faute de quoi, le coût serait de 20 fois plus important, préviennent les scientifiques.