Tare n Avec une moyenne de 45 élèves par classe et la mobilité imposée par l'incapacité des CEM à contenir l'ensemble des collégiens, il ne faut pas s'attendre à de bons résultats aux examens de fin d'année. Les premières répercussions des «ajustements en série» opérés dans le secteur de l'Education nationale ces dernières années, se feront ressentir dès la prochaine rentrée scolaire. Le palier moyen sera le plus touché aussi bien au volet quantitatif que pédagogique. Cette situation était attendue depuis la décision prise par le premier responsable du secteur de faire passer l'ensemble des élèves des cinquième et sixième années fondamentales (selon le désormais ancien système) au cycle moyen et les résultats des examens du BEM (49% de réussite). Les 4 500 établissements seront impuissants face à un total de 3 330 000 élèves. La première année moyenne comptera, à elle seule, 1 354 923 élèves (785 942 élèves de 6e AF – admis d'office – et les 568 981 de 5e AP, dont le taux de réussite a atteint les 97,5%). Aussi, un nombre important des élèves de la quatrième année moyenne seront «rappelés», ce qui aggravera la donne. L'appel des syndicats autonomes relatif à instituer un système de rachat pour le passage au secondaire est, rappelons-le, resté sans écho. Les CEM devront être un véritable réceptacle pour absorber cette marée de scolarisés. Lors de sa réunion avec les directeurs de l'Education, le 29 juin dernier, M. Benbouzid avait admis que la prochaine rentrée scolaire sera «particulièrement difficile». Le ministre avait notamment exprimé ses appréhensions quant au risque de la non-réception des 410 nouveaux CEM programmés prévus pour la rentrée 2008-2009. Il est également prévu de recourir à l'exploitation des classes vacantes des deux cycles primaire et secondaire. On assistera donc à un nouveau phénomène : des élèves «nomades» errant entre les établissements scolaires. Un «spectacle» des plus désagréables et qui, de surcroît, aura des conséquences fâcheuses sur le niveau d'assimilation pédagogique. Les spécialistes estiment que la stabilité représente un élément fondamental pour l'acquisition du savoir. Le cycle moyen connaîtra également une surcharge inédite avec une moyenne de 45 élèves par classe, ce qui rendra la mission des enseignants encore plus pénible. Le comble est que la réforme du système éducatif a adopté l'approche par compétence dans l'enseignement. Une méthode qui exige, pour son application, une moyenne de pas plus de 25 élèves par classe. Côté encadrement pédagogique, ce palier s'est taillé la part du lion des postes budgétaires ouverts par le ministère. Sur le total de 26 000 postes (enseignants), 14 000 postes ont été orientés vers cycle moyen, soit plus de 50% du nombre global. Cela étant insuffisant, un nombre important des enseignants du cycle primaire seront orientés vers le moyen, après avoir reçu une formation. Cette situation est le résultat d'un projet de réforme entamé sans avoir pris en compte l'élément, pourtant capital, de l'équation : effectif et infrastructures. Une tare dont les élèves subiront les conséquences.