Les établissements scolaires fabriqués avec de l'amiante, un matériau hautement cancérigène, seront soit rénovés, soit démolis, rassure le département de l'éducation nationale. Une bonne partie du budget d'équipement sera consacrée à ce chantier. Les écoles fabriquées depuis des lustres avec de l'amiante, un matériau présenté par bon nombre de spécialistes comme hautement cancérigène, vont bientôt faire partie de l'histoire. Le ministre de l'Education nationale, de passage hier soir au forum de l'Entv, rassure les parents. «Dorénavant, il n'y aura plus d'école construite avec de l'amiante et les pouvoirs publics vont aller jusqu'à les démolir», a tenu à affirmer M. Benbouzid qui rappelle qu'une bonne partie des 420 milliards de dinars, constituant la totalité du budget alloué dans le cadre de la loi de finances 2008 (soit 5,5 milliards de dollars), est réservée au volet de l'équipement. Ainsi, en plus du grand chantier qui consiste à équiper les établissements du Sud et des Hauts-Plateaux, notamment de climatiseurs, une partie de cette enveloppe ira à cette guerre ouverte lancée contre l'amiante, du moment que, comme le reconnaît Benbouzid lui-même, les APC en manque de ressources financières sont dans l'incapacité d'entreprendre quoi que ce soit pour la rénovation de ces établissements. Les examens de fin d'année, pour lesquels une enveloppe de 430 milliards de centimes a été consacrée, concernent 2,5 millions d'élèves répartis entre les épreuves de la sixième (27 mai), le BEF (3 juin) et le bac (7 juin), a-t-il fait savoir, dans un autre registre, se voulant pour l'occasion rassurant «à 100%» dans la mesure ou «plus de 500 000 agents, entre surveillants et correcteurs, ont été mobilisés». Echéance numéro un, le baccalauréat cuvée 2008 est préparé avec la plus grande attention assure Benbouzid et «l'Etat ne tolérera jamais qu'on franchisse les lignes rouges», assène-t-il, en rappelant que tous les moyens sont mobilisés pour «éviter la moindre fuite». Là, il évoque entre autres «la mobilisation des services de sécurité», «la mise en quarantaine des enseignants chargés de la confection des sujets» et aussi «l'interdiction formelle d'introduire le téléphone portable le jour des examens». Amorçant sa cinquième année, la réforme éducative a touché, estime-t-il, 187 programmes dans les différents paliers avec, en accompagnement, la mise sur le marché d'un arsenal de 60 millions de livres dont la moitié distribuée gratuitement aux enfants issus de familles démunies, l'Etat ayant consacré la bagatelle de 500 milliards de centimes à ce seul volet. Ayant déjà assuré la formation de plus de 100 000 enseignants, le département de l'Education nationale attend l'arrivée au premier plan de «plus de 5 000 enseignants ayant l'équivalence d'une licence» avec en prime une volonté «d'absorber dans deux ou trois années le déficit constaté en matière de l'enseignement du français». Sur ce registre précis, le ministre martèle que «désormais des spécialités de langues étrangères seront ouvertes dans chaque université du pays». 30 élèves par classe l Evoquant le volet infrastructures et afin d'arriver à une moyenne de 30 élèves par classe et d'endiguer du coup, le phénomène de la surcharge des classes, M. Benbouzid prévoit «la réception dès septembre prochain de 19 000 classes supplémentaires, de 1 100 CEM et de pas moins de 500 lycées». Benbouzid qui ne s'est pas étalé sur le ramassage scolaire et sur la sous-alimentation des élèves, deux facteurs aggravant de la déperdition scolaire, a reconnu sur un autre plan que les récentes augmentations des salaires «restent insuffisantes par rapport à la cherté de la vie et à l'inflation». Il a néanmoins insisté sur le fait que son département figure parmi les rares secteurs où les augmentations allaient crescendo d'année en année. «Il faut reconnaître que depuis 2003, les salaires du primaire ont augmenté de 71%, ceux du moyen de 81% et enfin ceux du secondaire de pas moins de 100%», déclare-t-il tout en assurant que «l'Etat accorde une grande importance à ce dossier» pour, estime-t-il en guise de conclusion, «garder sauve la dignité de l'enseignant».