Grief n «Quatre personnes ont accaparé tous les pouvoirs !» Pour Malek Amara, élu sur la liste FFS, qui s'exprime ainsi, la concentration des pouvoirs entre les mains de la coalition FLN-RND est un fait. «Le premier vice-président, issu du FLN, est en même temps président d'une commission au même titre que le second vice-président, il y a là un cumul de fonctions que la loi interdit», indique-t-il d'emblée. De son avis, l'APC est gérée par le maire et ses trois vice-présidents uniquement, «les autres élus ont été mis à l'écart». «Pourtant, nous sommes des élus comme eux», renchérit M. Amara tout en relevant que l'APC de Bir Mourad Raïs est devenue «un appareil fermé». Cette situation s'est répercutée négativement, selon lui, sur la gestion des affaires publiques. «Tout se fait dans l'opacité, les élus qui ne sont pas du côté du maire n'ont aucun droit de regard sur ce qui se fait au niveau de l'APC», accuse-t-il. «Il y a absence totale de transparence, c'est pourquoi nous avons demandé, lors de la dernière plénière, l'installation d'une commission de contrôle et de suivi des projets. Néanmoins, cette proposition a été catégoriquement rejetée par le maire et ses adjoints», observe, pour sa part, Ahmed Aïssou, élu sur la liste RPR. Et de s'interroger : «S'ils n'ont vraiment rien à cacher, pourquoi refusent-ils l'installation d'une telle commission ?» A toutes ces accusations, le président de l'APC, Abdelhamid Habbik, répond en affirmant que la critique «est ce qu'il y a de plus facile». De son avis, ses détracteurs sont dans le faux. Il explique : «S'agissant de la présidence des commissions, on l'a attribuée aux vice-présidents pour éviter les conflits et les blocages. Nous avons déjà vécu ces situations lors du précédent mandat et nous avons tout fait pour qu'elles ne se répètent pas, car elles portent préjudice à la bonne marche de l'APC. Pour ce qui est de l'absence de transparence, je ne vois pas vraiment où est le problème. Ces élus font partie des différentes commissions de l'APC, ils peuvent donc contrôler tout ce qu'ils veulent. C'est pour cette raison, d'ailleurs, que nous nous sommes opposés à la constitution d'une commission de contrôle et de suivi qui, du reste, n'a aucune base juridique. L'APC est en soi un organe de contrôle. Maintenant si ces messieurs sont des inspecteurs, qu'ils nous le disent.» Noureddine Guellati, vice-président chargé de l'urbanisme, enchaîne pour signaler que deux des élus contestataires font partie de la commission des marchés. «Mieux encore, les deux autres sont dans deux commissions distinctes chacun», ajoute-t-il. «Ils parlent de manque de transparence alors qu'ils savent que tous les projets passent par des avis d'appel d'offres avant d'être réalisés pour éviter toute magouille. A cet effet, il n'est pas inutile de signaler que nous avons lancé un avis d'appel d'offres pour un projet de réalisation d'un rond-point dont le coût ne dépasse pas les 60 millions de centimes. Nous avons dépensé presque tout cet argent dans les annonces dans un souci de transparence justement», ajoute-t-il. Qui a tort, qui a raison ? La question reste posée…