A 20 km du chef-lieu de la daïra de Sidi Ameur (Tipaza), au milieu de collines aux accès difficiles, se situe le douar Aïfer. Relevant de la commune de Menaceur, il compte une quarantaine de familles. La rue, en cette journée ramadanesque et caniculaire, est animée mais, curieusement, on ne voit que des hommes, occupés à travailler leurs champs ou allongés à l'ombre. Pas une femme ne circule. Elles sont, sans doute, affairées à préparer le f'tour. Accueillants, ils parlent en chleuh – un dialecte berbère proche du chenoui – sans détours, de leurs préoccupations et de leur manière de passer le mois sacré. Leurs peines sont innombrables. A titre d'exemple, ils sont obligés de parcourir chaque soir près de 3 km à pied dans l'obscurité totale, munis de lampes, pour se rendre au douar de Tamloul pour y faire la prière des Taraouih. Ils se déplacent à dos d'âne vers d'autres douars ou vers la ville de Menaceur notamment en période de pluie où aucun véhicule ne peut se déplacer vu l'impraticabilité des routes. Même les travaux des champs, ils les effectuent suivant les méthodes traditionnelles, tel le labour à l'aide d'une paire de bœufs. Les femmes, dès l'aube, s'occupent des champs et les enfants gardent les troupeaux...