C'est au milieu d'un relief extrêmement abrupt, pourvu de maisons construites avec les matériaux locaux et perchées sur les collines environnantes, juste au pied du fameux pic de Menaceur, qu'un pari a été lancé pour satisfaire la demande exprimée par les populations depuis des lustres, qui ne demandaient, en fait, que de l'eau pour boire. En se rendant sur les lieux, on s'interroge d'abord sur la patience et la témérité de ces habitants. Comment arrivent-elles ces familles à mener une vie au milieu de ces montagnes ? L'isolement est total. Dans ce douar, il n'y a ni café, ni mosquée, ni une salle de lecture et encore moins une aire de jeu. Le sol est couvert de quelques cultures et arbres. Les sources se trouvent éloignées de ce douar de Sidi Salah. Les enfants de cette agglomération rurale enclavée doivent parcourir plus de 6 km à pied, en empruntant des pistes, pour atteindre l'établissement scolaire en aval de leur habitation précaires. La solidarité entre les familles qui vivent dans des « maisons » éparses de Sidi Salah n'est pas un vain mot. Pour évacuer une personne malade ou une femme pour accoucher, c'est un véritable cauchemar. Il faut d'abord trouver un véhicule. Le mulet et l'âne sont les moyens de transport utilisés. En hiver, les conditions de vie deviennent de plus en plus dures. Pour permettre aux occupants de cet espace montagneux, qui se situe dans la commune de Menaceur, de bénéficier de l'eau potable, il a fallu poser une canalisation de 10 km en arpentant les axes accessibles au milieu des montagnes de Beni Menaceur, construire et équiper une station de reprise d'un débit de 8 litres par seconde et enfin ériger en amont de ces habitations éparses un réservoir d'eau d'une capacité de 100 m3. L'alimentation en eau potable des habitants du réservoir du douar de Sidi Salah s'effectue à partir de celui du douar Si Amrane d'une capacité de 500 m3 qui est implanté encore plus bas. C'est à l'aide de mulets et d'ânes que les matériaux ont été transportés pour construire les ouvrages vitaux. Au total, 1200 habitants sont alimentés en eau potable, grâce à la réalisation de ce projet qui aura coûté à l'Etat 42 millions de dinars. C'est une micro entreprise de Bou Ismaïl, créée dans le cadre du dispositif de l'Ansej, qui a réussi à réaliser ce projet. Le wali de Tipaza a décidé de continuer sur cet élan de développement pour atténuer les souffrances des populations de ce douar de la daïra de Sidi Amar. En effet, 3 classes du cycle primaire, qui sont en voie d'achèvement et l'aménagement de l'unique accès, qui relie le douar de Sidi Salah au reste du monde, demeurent les deux chantiers en cours dans cette autre zone rurale enclavée de la wilaya de Tipaza.