Portrait n Poussin individuel de 25 kg, 1re place kata et 2e place kumité, Nour el-Houda Djabri est championne en karaté do, elle est âgée de 12 ans. Elle faisait des représentations et démonstrations aux enfants du camping de Sidi Braham-Gouraya où elle était en colonie de vacances. «nous sommes fiers de notre fille pour laquelle nous prévoyons un avenir de future championne mondiale», nous dira son père Mohamed, entraîneur et 4e dan et ex-champion d'Algérie dans les années 1980 et président actuellement de l'association sportive 5-juillet à Larbaâ (Blida). Mohamed, sa femme et ses 3 autres enfants passaient la nuit depuis 2 jours, en ce mois d'août, sous une tente à la plage, en contrebas du camping. «Je suis en train de suivre ma fille là où elle va pour l'encourager. Peu importe où je dors. L'essentiel est qu'elle trouve sa famille avec elle, quelles que soient les conditions», a repris Mohamed. Je suis ceinture noire de 1er degré et championne d'Algérie (3e place en karaté à Mostaganem) ; j'ai eu ma 6e cette année avec brio», nous dit fièrement Nour el-Houda qui est fière également de sa sœur aînée, Asmaâ, âgée de 15 ans, «elle a été 2 fois championne d'Algérie en 2004 et 2006 en karaté do. Elle a eu son BEM parmi les premiers à Boufarik», reprend la petite Nour el-Houda. Selon le père, le talent de la petite a été découvert par la famille dès l'âge de 6 ans «elle observait beaucoup sa sœur et les séances d'entraînement de mes athlètes dès son enfance jusqu'au jour où elle m'a surpris par des gestes d'un karaté do professionnels». «Elle n'accepte pas la défaite. Elle veut gagner. Je ne faisais pas beaucoup cas de son talent mais elle a fini par s'imposer», a-t-il repris nous révélant qu'ayant un haut niveau dépassant de loin celui d'une débutante, sa fille combat actuellement dans la catégorie des garçons à Boufarik. Un niveau capable, selon son père, de lui permettre de franchir les frontières vers des compétitions internationales dans la discipline dite kata qui veut dire dans le jargon du karaté do, le combat en solo, «elle est capable de combattre à son âge face à 2 adversaires en kumité. Elle fait des kata d'un niveau de 3e et/ou 4e dan», reprend son père. Nour el-Houda fait aussi du théâtre et prépare des galettes (f'tir). Mohamed se dit fier de sa fille, qui a, grâce à Dieu, pu survivre aux maladies. «Ma fille est brave et courageuse. Elle est sous dépakine, un traitement anticonvulsif depuis son enfance. Elle est née dans des conditions difficiles en 1996 à Boufarik et n'a pas été mise dans une couveuse. Elle a survécu et s'est imposée aujourd'hui. C'est une vraie battante ma fille !», se félicite le papa entraîneur. Pour rappel, l'association sportive du 5-juillet a été créée en 1997 à Larbaâ. «nous avons 13 championnats nationaux durant ces 11 années de parcours. Et nous visons la participation mondiale», espère le président de l'association qui adresse un message au président de la république : «Monsieur le président, vous avez demandé à ce que les jeunes talents soient encouragés et soutenus chez nous. Nous avons beaucoup de talents à ne pas sous-estimer, dont ma fille Nour el-Houda qui, je suis sûr, honorera les couleurs de notre Algérie à travers le monde entier. J'ai perdu mes titres à cause de la maladie grave dont je souffrais lors de ma participation à l'étranger et je voudrais que mes filles Nour el-Houda et Asmaâ reprennent le flambeau. A leur âge, elles m'aident dans l'entraînement des athlètes quand j'ai des problèmes de santé.»