Au même titre que l'âne ou le bœuf, le dromadaire fait partie du folklore maghrébin et saharien ; il hante les contes, les proverbes, les énigmes, la poésie ; en Kabylie où on ne le connaît que par le passage des nomades et plus rarement des colporteurs, il apparaît dans quelques contes. Ainsi, la jeune fille du conte le Grain magique, enlevée à son pays, émeut des dromadaires qui, en l'écoutant, se mettent à maigrir. Le même type de conte se retrouve au Maroc (Pellat). Dans le même dialecte, le cou long du dromadaire est donné comme exemple de circonspection : comme il est bon, dit l'adage, d'avoir le cou aussi long que le chameau, pour donner à celui qui va parler, le temps de mesurer ses propos. Partout, on retrouve la parabole du chameau qui se rit de la bosse de son frère. C'est dans les contes d'animaux que le chameau apparaît le plus fréquemment, aux côtés du chacal et du lion. «Le chameau est un personnage naïf, voire stupide, qui se fait rouler par le premier venu. Dans un conte du Maroc central, le dromadaire avoue au chacal qu'il est vulnérable du genou : le chacal en informe le lion qui va utiliser ce point faible pour le terrasser.» (E. Laoust, 1949). Animal naïf, le dromadaire passe aussi pour un animal violent et destructeur. «Comme un dromadaire, dit-on en kabyle, tout ce qu'il moissonne, il le dépique.»