Les données de la linguistique montrent que la dénomination la plus répandue du cheval, dans les dialectes berbères, ne se rapproche pas de l'égyptien, mais de l'indo-européen. Alors que l'égyptien emploie un terme d'origine sémitique, susim, le berbère ayis semble provenir de l'indo-européen ekwos. Il y a aussi l'hypothèse d'une origine autochtone du cheval, avec la découverte d'ossements fossiles de cheval, baptisée Equus algericus (le cheval algérien) dans le site atérien des Allobroges, à Hydra (Alger). Mais comme cette découverte est isolée, les spécialistes doutent que les chevaux actuels en dérivent. Signalons l'existence au Sahara (Hoggar) de chevaux domestiques, mais il s'agit de chevaux domestiques retournés à l'état sauvage. Les représentations artistiques du cheval (gravure, peintures) sont nombreuses et dominent dans certains sites, si bien qu'on a reconnu, dans l'art préhistorique maghrébin et saharien, un étage dit caballin (Th. Monod). Cet étage fait suite à la période bovidienne, dominée par le bœuf et la période cameline où intervient le chameau. L'art caballin se situe aux débuts du IIe millénaire, avec l'introduction du cheval et du char. Le char est généralement attelé à deux chevaux, dont le galop est figuré par un extrême allongement du coursier, d'où l'appellation de «galop volant» donnée à cette allure.