Nouveauté n L'hôpital vient de se doter d'un laboratoire pour le diagnostic et le traitement des malades qui souffrent de ronflements chroniques, connus sous l'appellation de Syndrome d'apnée du sommeil (SAS). Ce laboratoire, premier du genre en Algérie, installé au niveau du service pneumo-allergologie et oncologie thoracique, dirigé par le professeur Habib Douagui, est destiné à prendre en charge les malades qui ont un problème de ronflements chroniques. Des ronflements qui peuvent entraîner, selon le Pr Douagui, des complications graves : des problèmes cardiovasculaires, des accidents vasculaires cérébraux et des morts subites. L'apnée du sommeil, définie comme étant une pause momentanée de la respiration pendant le sommeil, est associée à un ronflement. Lorsqu'elle se répète pendant toute une nuit, le sommeil est désorganisé. Elle peut survenir à tout âge, aussi bien chez les hommes que chez les femmes et les enfants. A cela, il faudra ajouter d'autres conséquences qui peuvent être dramatiques, explique le Pr Douagui, citant les accidents de travail et les accidents de la route imputables à la somnolence diurne des malades et dont les ronflements chroniques désorganisent le sommeil nocturne. «C'est pourquoi, il est impératif de diagnostiquer ces malades et de proposer des thérapeutiques qui ont fait leur preuve dans le monde», a-t-il relevé. Le laboratoire prendra en charge, dans un premier temps, quelque 15 malades, hospitalisés pendant 24 heures pour subir, à travers quatre polygraphes et deux polysomnographes destinés au diagnostic et au traitement du syndrome, des tests de mouvement de ronflements dont souffrent 60% de malades chroniques et 40% de malades épisodiques. Le traitement se fait par un système d'appareillage de ventilation, à pression positive qui permet d'envoyer de l'air pour libérer les voies aériennes supérieures du malade, souligne le Pr Douagui, qualifiant d'«extraordinaire» l'amélioration de l'état du malade, au bout d'une semaine de traitement. Cependant, il a tenu à préciser qu'un «petit problème de tolérance peut subsister chez certains malades qui ne supportent pas cet appareil», en raison «de sa lourdeur et du bruit qu'il fait». La chirurgie constitue, de l'avis du Pr Douagui, l'ultime recours après l'échec des autres thérapies. «C'est une opération extrêmement lourde qui consiste en l'ablation de la glotte. Il s'agit d'une hiérarchisation des moyens de traitement, du plus simple au plus compliqué», a-t-il mentionné. De plus, ce laboratoire aura pour vocation de former les médecins généralistes et spécialistes au niveau national, dans la mesure où plusieurs spécialités sont concernés par cette maladie, à l'image des spécialistes en pneumologie, en ORL, en cardiologie, en neurologie, en pédiatrie, et en médecine interne. La nouvelle structure déjà opérationnelle, aura également à mener des enquêtes sur cette pathologie.