La réhabilitation des infrastructures sanitaires est devenue actuellement une nécessité pour l'Algérie. Etant anciennes et vétustes, les structures sanitaires, notamment les centres hospitalo-universitaires (CHU), les établissements hospitaliers spécialisés (EPS) ou les établissements publics de santé de proximité (EPSP), ont été l'objet de rénovations. Vu l'importance de leurs infrastructures et des différents services, certains hôpitaux ont terminé leurs travaux, d'autres sont à pied d'œuvre pour finaliser un programme établi depuis près de deux années, et d'autres sont en vue de réhabilitation. A titre d'exemple, on cite le CHU de Beni Messous «Issad Hassani» qu'on a visité et qui a connu une restructuration presque globale de ses services. Et les structures mises en place sont pratiquement rénovées à 100%, d'autres en cours à près de 50%. D'autres projets sont actuellement en étude et plusieurs services sont concernés. Pour ce centre hospitalo-universitaire, dont les travaux de restructuration de la majorité des services ont commencé, selon son directeur général, M. A. Bouradjouane, il y a deux ans, soit au début de l'année 2008, l'accent a été mis en priorité sur la restructuration des unités d'urgence. Le premier volet qui est la réhabilitation a d'abord pris en charge les points d'urgence, à savoir les unités médicale, chirurgicale, la radiologie et le SAMU, les explorations fonctionnelles, les urgences pulmonaires et le bureau des entrées. Le deuxième volet concerne, selon la même source, l'extension des services d'hospitalisation déjà existants mais insuffisants en comparaison du nombre de patients. Il s'agit de ceux de pneumo-allergologie, de radiologie centrale, d'hématologie, de consultation de la cardiologie et de la chirurgie générale sans oublier le service de consultation de la médecine interne. Dans ce contexte, il y a lieu de rappeler que le centre hospitalo-universitaire s'est doté d'un laboratoire pour le diagnostic et le traitement des malades qui souffrent de ronflements chroniques, appelés syndrome d'apnée du sommeil (SAS). Ce laboratoire, premier du genre en Algérie, installé au niveau du service de pneumo-allergologie et d'oncologie thoracique, dirigé par le Pr. Habib Douagui, est destiné à prendre en charge les malades qui ont un problème de ronflements chroniques dont souffre 4% de la population dans le monde. Il a été prévu également pour ce CHU des travaux d'extension, d'ailleurs ils sont en cours dans certains services, à l'image de l'ORL, de la maternité et de la pneumo-phtisiologie. Les travaux avancent à un rythme appréciable, selon le directeur général du CHU. Une virée dans certains de ces services nous a permis de constater la réfection avec une architecture qui nous fait oublier les longs couloirs sombres et les chambres étroites. Peints de couleurs gaies, différentes de celles classiques des hôpitaux (blanc sale et bleu), les salles de soins, les blocs opératoires ainsi que les chambres sont éclatants. C'est le cas des services des urgences médicales et de celui des urgences respiratoires à Beni Messous. Par ailleurs, M. Bouradjouane a révélé que des projets sont en cours de réalisation. Il s'agit des services de médecine interne, de réanimation médicale et d'un laboratoire central. Les travaux seront achevés dans 18 mois. Le DG du CHU a présenté également le programme 2010 de la structure. Celui-ci comprend la réalisation d'un bloc d'urgence à l'entrée du CHU, la reconstruction du service de pédiatrie et de chirurgie pédiatrique, l'extension du service de la médecine légale, la réhabilitation de la clinique Boufrizi à Bouzaréah qui sera destinée à prendre en charge l'oncologie. Sans oublier la réhabilitation du service de chirurgie générale celui de l'ophtalmologie, l'extension du service de néphrologie. Il est prévu, en outre, la réhabilitation de plusieurs réseaux, entre autres, l'assainissement, le réseau d'incendie, le chauffage, le gaz, l'électricité, la réparation des ascenseurs et la dotation de groupes électrogènes. A titre de rappel, un appel d'offres national a été lancé au mois de décembre de l'année dernière pour «la réalisation d'un bâtiment abritant deux équipements de radiologie et leurs dépendances du CHU Beni Messous : lot 1 : électricité, lot 2 : climatisation, chauffage et plomberie sanitaire, lot 3 : gaz médicaux». Le CHU se dote également de nombreuses nouvelles infrastructures. Il s'agit de la réception prochainement d'un service d'hématologie et de l'ouverture d'une unité de stomatologie d'ici plus d'un mois. «Des efforts colossaux ont été consentis par les autorités et un travail énorme a été fait et ce, au bonheur des citoyens», a souligné le DG. L'enveloppe financière allouée à la réhabilitation et la réalisation de ces projets est de 120 milliards de centimes, tandis que celle consacrée à l'équipement est estimée à 700 millions de dinars, dont 70% sont acquis. Sur ce point, le CHU a réceptionné un nouveau scanner, et en attend un deuxième qui sera reçu, selon le responsable de l'hôpital, dans moins d'un mois ainsi qu'une imagerie par résonance magnétique (IRM). Au niveau du CHU Mustapha Bacha, hôpital central du pays, ajustés aux nouvelles technologies, les services de chirurgie générale et de chirurgie infantile (CCI), d'ORL, maxillo-faciale, d'ophtalmologie, de cardiologie A et B, le laboratoire central, la maternité, la néonatalogie et la dermatologie ont subi des transformations considérables. L'établissement hospitalier spécialisé (ESP) «Maouche Mohamed Amokrane» (ex-CNMS) en cardiologie a subi le même lifting, rénové, restructuré et s'est doté d'un nouvel équipement médical. Plusieurs nouvelles structures hospitalières et de santé seront réalisées à travers la capitale dans le cadre du plan quinquennal 2009-2014. Il s'agit d'un centre de cardiologie et de chirurgie cardio-pédiatrique qui sera implanté à Sidi Abdellah «dont les travaux viennent de commencer», d'un complexe mère-enfant et de gériatrie, d'un institut national de cardiologie, d'un grand hôpital pour brûlés. Celui-ci sera probablement réalisé à l'est d'Alger dans la zone industrielle de Rouiba. A cela s'ajoutent un hôpital pour enfants, trois établissements généraux de 240 lits (Ouled Fayet, Draria et Baraki), dont «les dossiers d'appel d'offres pour la maîtrise d'ouvrage sont en cours d'élaboration», ainsi que quatre maternités de 150 lits à Douéra, Rouiba, Bir Mourad Raïs et Aïn Benian. Pour ce qui est de la prise en charge des toxicomanes, trois nouvelles structures seront construites, à Drid Hocine, Chéraga et Bordj El Kiffan. Aujourd'hui, la volonté du gouvernement de réformer le système national de santé passe par la création de «régions sanitaires». Une manière de prendre en compte les spécificités régionales, de favoriser une plus grande couverture du territoire et d'offrir une meilleure possibilité de redéploiement des personnels. N. B.