Réactions La tension monte dans les deux camps et la situation risque encore de dégénérer. Vingt-quatre heures après les incidents qui ont marqué la marche des élus du FLN pour protester contre l?invalidation du 8e congrès par la justice, Alger semble retrouver son calme. Pour autant, la tension est loin de baisser au sein du FLN. Réagissant à la répression de la manifestation d?hier par les services de sécurité, Ali Benflis n?a pas mâché ses mots pour dénoncer l?atteinte à l?immunité parlementaire dont ont été victimes les députés de son parti. «C?est la deuxième honte en 2004 pour Bouteflika, après la honte de la violation de la légalité. Nous n?allons pas nous taire (?). S?en prendre aux élus du peuple, c?est s?en prendre justement à ce peuple. Nous refusons complètement ce genre de comportements dans l?Algérie d?aujourd?hui», a notamment déclaré le secrétaire général du FLN devant les députés et les élus du parti, venus spontanément, hier, au siège national, sis à Hydra. Le président de l?APN, Karim Younès, qui a assisté à cette réunion improvisée, a dit, pour sa part, son indignation face aux «dérapages» survenus dans la matinée d?hier. «Si la force revient à la loi, la loi n?implique pas forcément de matraquer les députés», a-t-il affirmé à ce propos. Malgré l?interdiction de la marche d?hier, le FLN ne compte pas baisser les bras. Ses élus comptent agir incessamment pour manifester leur courroux devant les «attaques» dont fait l?objet leur parti. Une autre marche pourrait être organisée à Alger dans les prochains jours, selon certaines sources. Cela dit, et commentant les incidents d?hier, Saïd Barkat, ministre de l?Agriculture, par ailleurs animateur du mouvement de redressement du FLN, a déclaré, à partir de Jijel, que les députés du FLN « l?ont cherché». Avant de les accuser d?avoir préparé le coup. «Selon mes informations, les bandages étaient préparés à l?avance du fait que ces députés avaient des complices au sein de l?hôpital. C?est Benflis qui jette de l?huile sur le feu en évoquant le parallèle avec la Géorgie». Par la même occasion, le ministre de l?Agriculture a reproché au secrétaire général du FLN ses alliances «contre nature». «Quand on a dénoncé les irrégularités du 8e congrès, Ali Benflis s?est lié avec le RCD, Leila Aslaoui et les radicaux, mais pour faire adopter les amendements à la loi relative au code électoral, il n?a pas trouvé mieux que de concocter des alliances avec la mouvance islamiste. Comment peut-on passer d?un extrême à un autre ?», a-t-il fait remarquer.