A l?arraché Le Conseil d?Etat a rendu, hier, son verdict en faveur du «clan» Benflis. Les redresseurs déboutés ? Pas si sûr d?autant que beaucoup d?ingrédients laissent croire aujourd?hui que l?affaire FLN Benflis-Mouvement de redressement par justice interposée a encore de beaux jours devant elle. Hier, la décision du Conseil d?Etat d?infirmer l?arrêt de la Chambre administrative de la Cour d?Alger du 1er octobre 2003 qui avait interdit la tenue du congrès extraordinaire du parti FLN n?a pas pour autant irrité le camp de l?autre FLN, celui de Belkhadem. Si Affif, ex-député de Mostaganem, a semblé imperturbable : «La décision du Conseil d?Etat n?est pas importante en soi. Nous attendons que la justice fasse invalider le 8e congrès.» L?événement intervient pratiquement au moment où cette même justice connaît des tribulations causées justement par l?effet boomerang FLN. Des alliés de Benflis annoncent d?ailleurs que Rafik Menasria, procureur adjoint d?Alger, a été sèchement limogé de son poste après avoir affiché son courroux du fait que son nom ait été apposé à la décision de justice rendue par la Cour d?Alger concernant l?interdiction du congrès. Cette décision a engendré un climat de controverse et surtout montré combien reste opaque la complicité politico-judiciaire à l?heure où la séparation des pouvoirs est un des leviers de l?Etat de droit. Aujourd?hui, beaucoup d?indicateurs laissent présager que les tiraillements ne vont pas s?estomper, même si Benflis peut se targuer d?avoir remporté une victoire symbolique sur ses rivaux. La riposte des «redresseurs» passera sans doute par l?activation de la machine judiciaire dans le souci d?invalider le 8e congrès. C?est-à-dire impliquer des magistrats dans les méandres de la politique et, du coup, mettre le pouvoir judiciaire dans de beaux draps.