La guerre entre des bandes de motards et de jeunes immigrés fait rage depuis l'été au Danemark avec la crainte que ces affrontements à caractère raciste ne s'étendent à d'autres secteurs de la société. En deux mois, pas moins de 21 fusillades ont été recensées en pleine rue à Copenhague par la police, faisant un mort et six blessés dans les deux camps. «C'est un miracle qu'aucune victime innocente n'ait été touchée dans ces affrontements inquiétants», constate le porte-parole de la police de la capitale danoise. Les raisons de cette guerre des gangs sont «multiples», selon lui : «Il y a le contrôle du marché juteux de la drogue (de territoires), la jalousie, l'honneur bafoué qu'on veut laver dans le sang ou la vengeance selon le principe œil pour œil, dent pour dent». A l'origine des violences, une exécution en règle d'un immigré de 19 ans, le 19 août, criblé de 25 balles devant une pizzeria à Copenhague. Un membre des Hell's Angels (bande de motards) a été arrêté avant d'être relâché faute de preuves. Le ton est monté depuis entre les deux camps, teinté de relents racistes. Et en dépit d'une mobilisation policière de grande envergure, les incidents se poursuivaient. Lundi soir, des coups de feu s'abattaient sur le club des Hell's à Copenhague, sans faire de victimes. Le Premier ministre a appelé récemment à «mettre un terme à ces combats immédiatement» en envoyant plus de policiers dans la rue. Le chef du gouvernement craint que ce conflit ne déborde du milieu criminel à «des confrontations dans la société entre Danois et immigrés en général».