Acquis n Les travaux d'assainissement de la plaine de cette wilaya, d'une superficie de 17 000 hectares, lancés depuis deux années environ, ont donné des résultats «satisfaisants» au niveau des parcelles marécageuses traitées. Réalisé par tranches, ce projet d'envergure, dont le taux de réalisation avoisine aujourd'hui les 40 %, a bénéficié d'une enveloppe financière de l'ordre de 12 milliards de dinars avec un délai de réalisation de cinq années. Les travaux consistent notamment en la réalisation de fossés, de bordigues, de retenues d'eau et de digues pour faire face aux inondations qui affectent cette plaine durant neuf mois de l'année, interdisant aux agriculteurs de pénétrer dans leurs parcelles tout au long de cette période. Outre l'assainissement de cette plaine, où les eaux de pluie retenues peuvent être utilisées pour l'irrigation en été, ce projet s'articule aussi autour de la réalisation de trois nouveaux barrages de moyenne capacité. Il s'agit du barrage de Bougous, en voie de réalisation, avec une capacité de 42 millions de mètres cubes, de Boulathan et de Boukhroufa qui ont respectivement une capacité de 60 millions et de 110 millions de mètres cubes. «Ces deux derniers ouvrages hydrauliques, dont les études sont déjà terminées, seront lancés incessamment», a signalé la même source qui table aussi sur la rénovation du périmètre irrigué de Bounamoussa. D'une superficie de 16 000 hectares, ce périmètre devrait également être assaini à travers la rénovation de son réseau d'irrigation complètement détérioré. Cette situation est due à «l'absence d'entretien, de maintenance des équipements en place et fait suite aux désordres causés par les différents intervenants», a-t-on indiqué. Le directeur de l'hydraulique de la wilaya a estimé, à ce propos, que l'assainissement de la plaine d'El-Tarf et la mise à niveau du périmètre de Bounamoussa «doivent influer positivement» sur l'augmentation de la production de toutes les cultures, du lait et de la viande rouge par une extension des parcours et des superficies fourragères, «tout en s'inscrivant dans une véritable politique d'indépendance alimentaire». «Cela se justifie tout autant par le fait que la wilaya est séculairement réputée pour la fertilité de ses terres agricoles qui ont constitué, dans le passé, des greniers inépuisables pour tout l'arrière-pays». Ce projet s'inscrit aussi dans le cadre du développement de la production agricole dans son ensemble avec une extension de la superficie agricole utile (SAU) qui est évaluée, actuellement, à 74 173 hectares. Pour le directeur des services agricoles (DSA), le secteur était confronté depuis plusieurs années «à des contraintes multiformes qui ont fini par freiner son évolution, altérer sensiblement son équilibre et sa pleine rentabilité tout en engendrant une désorganisation latente de la profession agricole». Conscient de cette situation, l'Etat, par le biais des instances et des institutions locales, est en train de déployer les efforts nécessaires pour redonner au secteur hydro-agricole sa véritable dimension dans cette contrée du pays.