Cette antipathie générale pour le chien n'est pas totale : les Maghrébins rapportent de nombreux récits où il a fait preuve de fidélité voire de sacrifice pour l'homme. On connaît de nombreux récits où des chiens ont donné leur vie pour leur maître. Il y a aussi les chiens qui se laissent mourir sur la tombe de leur maître. En Kabylie, on cite l'exemple d'une chienne qui, au cours de la conquête de la région par les Français, a donné l'alerte d'une attaque : blessée, traînant ses boyaux, elle parvient à rejoindre son village et à signaler, avant d'expirer, l'arrivée de l'ennemi. Le village en question, Taourirt Naït Manguellat, est appelé parfois Taourirt n Taydit, «la colline de la chienne» (voir le récit de T. Oussedik, Lla Fadhma N'soumer, pp.42-44). Dans les rêves, le chien est un homme vil et stupide à cause du verset coranique qui prend le chien comme exemple pour illustrer l'instabilité et les tourments de l'incrédule. «L'exemple (de l'incrédule) est celui du chien : si tu le charges, il halète, si tu le laisses en paix, il halète encore.» (Sourate 7, verset 176). Qui se voit poursuivi par un chien ou mordre par lui est en danger : l'animal représente un ennemi cruel qui cherche à lui faire du mal. Les hurlements du chien annoncent une épidémie, une épizootie, une guerre meurtrière ou une invasion étrangère.