Décisions n Le remboursement anticipé de la dette extérieure, la non-convertibilité du compte capital ainsi que le financement en domestique des grands projets ont permis à l'Algérie d'amortir les effets de la crise financière, selon le ministre des Finances. Ces trois éléments forts ont permis d'éviter l'impact immédiat de la crise financière sur nos banques, selon Karim Djoudi qui intervenait ce dimanche matin sur les ondes de la Chaîne III. Le fait que les banques publiques représentent 93% du marché national a, en plus du financement domestique des projets, constitué une autre forme de protection contre la crise monétaire internationale. Selon le ministre, qui semble satisfait de leur«portefeuille d'activité et de produits», ces banques participent aujourd'hui «pleinement au développement de l'économie nationale sans recourir au financement international». Nos banques ont actuellement un taux de financement croissant de l'ordre de 16% de crédit. Autre élément qui a protégé notre économie des effets de la crise internationale, le fait que la réforme bancaire ait «évolué à notre rythme, ce qui nous a permis d'éviter les conséquences constatées sur les marchés internationaux», explique M. Djoudi. La décision de suspendre la privatisation et l'ouverture du capital des banques publiques a été dictée par le bilan d'un certain nombre d'institutions financières et bancaires qui ont eu à constater des pertes et des difficultés en matière de déploiement et de développement de leurs activités futures, a encore expliqué le ministre. On ne peut, selon Karim Djoudi, s'inscrire dans un processus d'ouverture du capital, alors qu'un certain nombre de partenaires potentiels sont en grande difficulté et dans une grande incertitude. Dans ce cas de figure, il vaut mieux «rester prudent». Les banques étrangères installées en Algérie, quant à elles, obéissent aux règles qui sont définies par le marché algérien. Ces institutions répondent «aux règles prudentielles et monétaires établies par la banque centrale», dira encore le ministre. Elles disposent de leur propre capital et suivent la réglementation de change en matière de participation sur le marché étranger. Elles ne sont, donc, «pas concernées directement dans leurs activités propres en Algérie par les effets de la crise financière», insiste-t-il. Preuve à l'appui, il annonce que les banques étrangères établies en Algérie ont des plans de développement à moyen terme très importants. Sur le plan budgétaire, l'orateur a tenu à faire remarquer toutefois que la baisse du prix du baril est un élément qui doit être intégré dans notre conduite en matière de politique financière. Ce recul observé dans les prix du pétrole entraînerait, reconnaît-il, «une baisse de nos revenus externes et fiscaux». Enfin, le ministre a préféré conclure sur une note positive. Pour lui, «la crise même si elle devait s'étaler dans le temps, ne devrait pas compromettre notre programme de développement en cours». Et pour cause, la croissance de nos revenus fiscaux ordinaire hors hydrocarbures sur le premier semestre 2008 ont crû de 18%. A cela s'ajoutent la remontée du dollar contre l'euro et un marché algérien très solvable aux yeux des investisseurs.