La dette publique interne a enregistré une nouvelle baisse, en s'établissant à près de 733 milliards de dinars en octobre 2008, alors qu'elle était à 1 050 milliards de DA à fin décembre 2007, soit une réduction de plus de 30% en l'intervalle de 10 mois. L'information a été donnée, hier, par le ministre des Finances, Karim Djoudi, lors d'une session ordinaire du Conseil national de la statistique (CNS). Le ministre a indiqué, en marge de la rencontre, que cette baisse substantielle de l'endettement interne permet de ''donner une marge (de manoeuvre) en matière de mobilisations (financières) pour faire face à la crise financière internationale''. Aussi, les décisions prises par le gouvernement, sous l'autorité du président de la République, ont permis d'apporter (à l'économie nationale) les éléments de protection sur l'impact immédiat de la crise financière. Il s'agit, selon le ministre, du remboursement anticipé de la dette extérieure, du confortement des réserves de change et de la sécurisation de leur actif, et du Fonds de régulation des recettes (FRR) dont les disponibilités correspondent à 40% du PIB, permettant, ainsi, une visibilité à moyen terme de la politique budgétaire nationale. Le ministre a cité, également, comme autre élément de protection, le financement domestique de l'économie nationale, écartant tout financement à travers les lignes de crédits à court terme. "Tous ces éléments de protection font que l'économie nationale parvient à absorber à court terme les effets de la crise financière internationale", dira-t-il. Composée essentiellement de la dette des entreprises concernées par l'assainissement et de bons de Trésor, la dette publique interne a commencé à connaître de fortes baisses dès 2007 grâce à une gestion active engagée par le Trésor public qui avait déjà pronostiqué, l'année dernière, de réduire cette dette à 700 milliards de DA à la fin 2008. Ceci grâce à un dispositif permettant de limiter les prélèvements opérés sur le marché primaire des valeurs du Trésor par les souscripteurs, mais aussi de mettre un terme aux opérations de souscriptions aux bons du Trésor sur formule. Par ailleurs, et à la question de savoir si le programme des investissements publics risquait d'être compromis par un éventuel impact de cette crise mondiale, Djoudi a répondu catégoriquement qu' ''Il n'est pas question d'arrêter ou de gêner la mise en oeuvre des projets qui sont inscrits au budget de l'Etat", d'autant plus que ''le programme d'équipement, basé sur un prix du baril de 37 dollars, et le plan d'action du gouvernement seront maintenus'' dans un contexte quelque peu avantageux marqué par ''une baisse des prix des équipements (dans le sillage de la baisse des cours des matières premières industrielles notamment) et par la recherche de la part des investisseurs étrangers d'un marché porteur comme le marché algérien où la liquidité est disponible.'' Cette situation est évidemment extrêmement favorable. Cela veut dire que pour une très longue période encore, l'Etat algérien disposera d'une très grande marge de manœuvre en termes de dépenses publiques et qu'il pourra maintenir à un niveau élevé sans risque de déséquilibre sur les finances publiques. Cette marge de manœuvre lui permettra d'assurer l'exécution et la réalisation des programmes d'équipement nécessaires déjà lancés.Sur le plan international, le ministre augure, en revanche, une "stimulation" de la demande globale, une "reprise graduelle" de l'activité économique internationale grâce aux plans de relance économique, notamment américain et européen, et un "confortement" du prix du pétrole. "Tout cela va stimuler la demande globale et devrait engendrer graduellement une reprise de l'activité économique et conforter les prix du pétrole" conclut le ministre. Adnane Chérih