La dette intérieure est tombée à seulement 700 milliards de dinars à octobre 2008, a soutenu le grand argentier du pays. “Le programme d'équipement et le plan d'action du gouvernement seront maintenus.” C'est ce qu'a rappelé hier le ministre des Finances M. Karim Djoudi, en marge de la session ordinaire du Conseil national de la statistique organisée, hier, à l'hôtel El-Aurassi (Alger). “Il n'est pas question en l'état actuel d'arrêter ou de gêner la mise en œuvre des projets inscrits au budget de l'Etat”, a précisé le grand argentier du pays. Le ministre des Finances a expliqué, encore une fois, que le gouvernement algérien a pris un certain nombre de décisions par le passé qui ont permis d'apporter des éléments de protection sur l'impact immédiat de la crise financière. M. Karim Djoudi rappelle le remboursement anticipé de la dette extérieur, le confortement des réserves de change, placées en actifs sécurisés, la constitution de fonds de régulation de recettes qui constitue 40% du produit intérieur brut, donnant ainsi au gouvernement une visibilité en matière de conduite de la politique budgétaire. “Le fonds de régulations des recettes donne une couverture de l'ordre de 3 ans sans recours à l'endettement interne”, a indiqué le ministre, annonçant, par ailleurs, la réduction de l'endettement interne à 733 milliards de dinars au mois d'octobre dernier. La dette interne publique du pays était, rappelle-t-on, à 1 050 milliards de dinars à fin décembre 2007, soit une réduction de plus de 30% en l'intervalle de dix mois. Elle était à 1 780 milliards de dinars à fin 2006. “Ce qui nous donne une marge en matière de mobilisation de ressource si nécessaire”, a affirmé M. Karim Djoudi. Le ministre rappelle aussi le privilège donné au financement domestique de l'économie. Les autorités ont pris pour orientation stratégique de ne plus emprunter à l'extérieur. L'Algérie dispose donc d'une indépendance financière certaine et ne peut pas être affectée par la restriction du crédit international. “Tous ces éléments font que nous absorbons à court terme les effets de la crise financière”, a tenu à rassurer le grand argentier du pays, insistant sur le maintien du programme d'équipement dans un contexte particulier marqué aussi par la baisse des prix des équipements sur les marchés internationaux. “Les investissements directs étrangers sont à la recherche des marchés porteurs comme le marché algérien. Les IDE sont à la recherche des marchés où il y a des sources de financement domestique comme le marché algérien. La liquidité est disponible sur le marché algérien”, a estimé l'argentier du pays affirmant que l'Algérie “saisit cette fenêtre d'opportunité pour pouvoir s'inscrire dans cette dynamique de développement”. Le ministre des Finances prévoit, à moyen terme, une remontée des prix du pétrole, à niveau plus rémunérateur. Des grosses dépenses budgétaires sont engagées par les Etats européens, les Etats-Unis et la Chine, avec des programmes d'équipement public “très forts”, qui vont certainement stimuler la demande globale, qui, à son tour engendrera une reprise graduelle de l'activité économique et devrait conforter les prix du pétrole. La session ordinaire du Conseil national de la statistique, tenue à huis clos, a examiné les conclusions des quatre commissions mises en place lors de l'installation du conseil en septembre 2008. “Ces conclusions seront traduites en feuille de route, de manière à avoir rapidement une plus grande qualité, diversité et utilité dans la production statistique”, a précisé le ministre des Finances. L'Etat vise à travers cette mutation à atteindre une cohérence et une coordination dans les données publiées. La nouvelle dynamique voulue par les pouvoirs publics vise en premier lieu l'établissement d'une coordination entre l'ensemble des producteurs de l'information statistique en Algérie, notamment celle des administrations publiques. C'est du moins l'objectif recherché à travers la réactivation du Conseil national de la statistique, dont le secrétariat technique est assuré par l'Office national des statistiques qui joue un rôle central dans la mise en œuvre du système national d'information statistique, pour en faire un outil d'aide à la décision. Parmi les insuffisances signalées par le commissaire au plan, le professeur Sid Ali Boukrami, celle des ressources humaines : à peine 12 ingénieurs statisticiens, alors qu'ils sont 60 dans un pays voisin. M. Boukrami a évoqué un programme de formation avec l'Institut français de la statistique et des études économiques (INSEE). Meziane Rabhi