Débat n Les ressources en eau du bassin versant de la Soummam, leur qualité et les modalités de leur protection et réhabilitation ont été soulignées lors d'un séminaire qui s'est ouvert avant-hier, lundi, à l'université Aberrahmane-Mira. D'aucuns jugent ces eaux non seulement polluées, mais également confrontées à des facteurs naturels et climatiques accablants, dont les fortes précipitations que reçoit ce cours d'eau et l'influence des changements climatiques sur son fonctionnement hydrologique. Les participants, issus des universités de Béjaïa et de Normandie, en France, entendent établir une étude quantitative et qualitative, déterminer et mesurer les effets du climat et l'impact de l'homme sur l'évolution de la ressource, et proposer des outils de gestion autant pour sa réhabilitation que sa mise en valeur, a indiqué M. Madani, directeur du laboratoire de biochimie et de scientométrie de l'université de Béjaïa. «Il s'agit de faire un diagnostic de la qualité de l'eau de la Soummam et de proposer des solutions techniques à même de la protéger ou de la réhabiliter», a-t-il précisé. Les conférenciers ont été unanimes pour souligner l'état dégradé et pollué de cet oued qui s'étend sur 195 km, et qui fait office de «réceptacle pour tous les rejets». Les analyses physico-chimiques établies par le laboratoire de technologie des matériaux et de génie des procédés, ont révélé des teneurs en matières organiques fortes. De plus, cette situation est amplement exacerbée par la surexploitation de la couche sablonneuse de l'oued, a relevé, pour sa part, un trio de chercheurs de l'université du Havre pour qui ce phénomène «entraîne un changement dans son régime d'écoulement et la dégradation des capacités filtrantes du sol». Ces chercheurs prônent, pour y remédier, une étude globale du bassin versant, la mise en évidence de ses caractéristiques géotechniques et la détermination des capacités de filtration des particules en suspension par les matériaux en place. Cette rencontre, à laquelle ont pris part des microbiologistes de l'université de Rouen, a donné lieu à des comptes rendus comparatifs avec l'état de l'estuaire de la Seine, notamment dans son volet microbiologique et le programme et les parades développés pour lui assurer les améliorations requises. Un projet commun entre Béjaïa et Rouen est en œuvre dans ce sens, dont une première partie, consacrée à l'évaluation de la qualité microbiologique de la Soummam, est en voie de finalisation.