Sur les 957 unités industrielles, seulement 294 sont concernées par les redevances. Depuis cinq années, le comité de Bassin algérois-hodna-soummam ne s'est pas réuni. Les membres de ce comité n'ont pas caché leur inquiétude quant à la situation actuelle de ce dernier lors d'une rencontre organisée, hier, en présence du président et des membres du comité ainsi que du directeur général de l'Agence de Bassin algérois-hodna-soummam, M.Mekki Abrouk. Intervenant à l'occasion, le président du comité, M.Tahar Aïchaoui dira que le ministère des Ressources en eau «nous a instruits pour que le comité reprenne sa place dans la gestion intégrée des ressources en eau». Selon lui, la situation s'améliore davantage, notamment depuis la promulgation en 2005 de la nouvelle loi sur l'eau qui intègre le nouveau découpage des bassins. Dans le cadre de cette loi, de nouveaux textes sont en préparation sur le rôle du comité et le rôle du Comité national de l'eau. Aussi, la redevance a été confiée aux agences de bassin. C'est-à-dire, ce sont ces dernières qui perçoivent cette redevance pour leur assurer des ressources pérennes. Abordant justement la question du recouvrement des redevances sur les prélèvements d'eau à usage industriel, touristique et du service du domaine public hydraulique de l'Agence de Bassin algérois-hodna-soummam, son directeur général, M.Abrouk a déclaré que sur les 957 unités industrielles, seulement 294 sont concernées. Le paiement se fait mal ou pas du tout, rétorque-t-il. «Nous avons émis 254 factures pour une valeur de 120 millions de dinars et nous n'avons récupéré que 80 millions de dinars. Pour le reste, ce sont des structures en faillite, en liquidation ou qui ont été dissoutes», affirme encore M.Abrouk. La loi de finances de 1995 a, rappelle-t-il, instauré deux redevances sur l'économie de l'eau, 4% au Nord et 2% au Sud, et sur la protection de la qualité de l'eau, 4% au Nord et 2% au Sud. Ces redevances sont appliquées sur les factures d'eau et prélevées par les différentes structures chargées de la production et de la distribution de l'eau potable, industrielle et agricole. Ces redevances sont, ensuite reversées à un fonds spécialement créé à cet effet, appelé Fonds national de gestion intégrée des ressources en eau. Ce fonds, note-t-on, doit servir à la fois au financement des agences et des projets, entrant dans le cadre de l'économie de l'eau. Cependant, ces redevances n'ont pas été versées au Fonds, souligne M.Abrouk. Pour étayer ses dires, il avance que pour l'année 2006, l'agence de bassin a proposé un programme d'activité pour 56 millions de DA mais n'a eu que 15 millions de DA. L'Agence de Bassin algérois-hodna-soummam est chargée d'élaborer et de mettre à jour le cadastre hydraulique et la balance hydraulique du bassin. Toutefois, le premier responsable de l'agence déplore l'inexistence d'une banque de données des ressources en eau qui permettraient une gestion intégrée de ces ressources. Enfin, le projet «gestion intégrée des ressources en eau dans le Bassin côtier algérois» d'une valeur de 7 millions d'euros et financé à hauteur de 80% par les Belges, a été présenté lors de cette rencontre.