Au Moyen Age, l'idée de métamorphose d'êtres humains en bête, était admise par tout le monde. Al-djahidh, dans son célèbre Livre des animaux, rapporte qu'un homme ayant vu un autre manger du lézard lui dit : «tu es peut-être en train de manger un cheikh des Banu Israël.» On croyait, en effet, que deux tribus juives, à la suite d'une transgression de la loi de Moïse, avaient été transformées, l'une en lézards, l'autre en anguilles. Al-Djahidh rapporte encore une croyance selon laquelle les percepteurs malhonnêtes étaient transformés en animaux : lézards, hyènes, loups… Les plus savants croyaient à la réalité du phénomène de métamorphose, en se posant toutefois des questions comme celles-ci : ces métamorphoses sont-elles à l'origine des espèces animales actuelles, comme les lézards, les singes ou les cochons, ou alors, les espèces existaient déjà avant qu'il n'y ait eu métamorphose ? Les métamorphosés, en devenant animaux, ont-ils gardé le sens du discernement, et surtout sont-ils conscients d'avoir été des humains transformés en animaux ? Une opinion courante, aussi bien chez de nombreux juristes que des savants, admet que les humains métamorphosés se sont mêlés aux autres animaux, mais ils sont morts sans avoir eu de descendance…