A propos de la tête coupée, Ibn Sîrîn rapporte un hadith où un homme a raconté au Prophète qu'il s'est vu la tête coupée. Le Prophète lui a prédit qu'il vivrait longtemps, ce qui s'était d'ailleurs passé. Les auteurs musulmans ont également envisagé dans leurs interprétations le cas où le rêveur voit sa tête se métamorphoser en tête d'animal. Dans ce cas, l'explication dépend des symboles que l'on attribue aux animaux en question. Ainsi, la tête de chien, d'âne, de cheval, de mulet, des bêtes de somme en général, sont des symboles négatifs, connotant la peine et la souffrance. En revanche, la tête de lion, de tigre, d'éléphant sont des symboles positifs, connotant la force, la grandeur et le prestige. La tête humaine devenant tête d'oiseau annonce le voyage, parce que les oiseaux se déplacent constamment. La tête bien parfumée ou enduite d'un onguent qui lui donne une belle allure, désigne, chez les oniromanciens musulmans, la chance. Manger la tête d'un être humain signifie qu'on médira de lui, la médisance détruisant moralement et socialement un individu. Cela signifie encore, à cause du symbolisme de la tête, qu'on volera celui dont on mange la tête. Si c'est sa propre tête que l'on mange, ce sont ses propres biens que l'on dilapidera, la tête représentant le capital, ra's al mal, littéralement «la tête de la fortune» en arabe. Mais cela peut aussi annoncer la mort, la tête étant le siège de la vie et de la pensée. D'ailleurs, en arabe populaire maghrébin, «manger sa tête», c'est mourir, «manger la tête d'une autre personne», c'est lui survivre, c'est-à-dire la voir mourir.