Conquête n Le deuxième représentant algérien en Ligue des champions arabe, l'Entente de Sétif, double détenteur de l'épreuve, sera soumis à un sérieux test, demain jeudi face à Al-Hilal. Qualifiés non sans grandes difficultés face au club libanais d'Al-Ansar, lors du tour précédent, les hommes de Azzedine Aït Djoudi auront, en effet, face à eux un adversaire d'un tout autre calibre. Connu sous le nom d'Al-Hilal Khartoum, le Onze soudanais forme avec son voisin Al-Merreikh les deux grands clubs de ce pays. De plus, il a atteint à deux reprises la finale de la Ligue des champions africaine, en 1987 et en 1992, et a tenu la dragée haute à des ténors du football africain, à l'instar des Camerounais du Coton Sport de Garoua ou des Nigérians d'Enyimba FC, lors de la phase de poules de l'édition 2008 de cette même compétition. C'est pour cette raison que l'équipe algérienne devra surveiller les attaquants soudanais comme on surveille le lait sur le feu, tout en s'appliquant à développer son jeu rapide et tout en déviation pour essayer de marquer des buts qui vaudront leur pesant d'or en prévision de la rencontre retour. Pour le défenseur latéral Mohamed Yekhlef, l'Entente dispose de suffisamment d'atouts offensifs pour parvenir à ses fins et tromper la vigilance de l'arrière-garde d'Al-Hilal, mais devra composer avec la pression du public et le changement de température. C'est précisément dans un souci d'acclimatation que les Sétifiens se sont envolés, dimanche en milieu de journée, pour la capitale égyptienne, Le Caire, où ils devaient également rester 48 heures pour se concentrer et bien se préparer à la confrontation de jeudi. L'ES Sétif, qui a déplacé un effectif de 23 joueurs, pourra compter sur tous ses éléments, y compris sur son porteur d'eau Azzedine Benchaïra qui a purgé la suspension qui lui a été infligée à la suite de son expulsion, à Sétif, face à Al-Ansar de Beyrouth. Un Benchaïra qui garde un bon souvenir de la dernière confrontation de son équipe face à un club soudanais, puisqu'il était, avec Samir Hadjaoui, Lazhar Hadj Aïssa, Mohamed Yakhlef, Abdelmalek Ziaya et Slimane Raho de la partie, en 2006, lorsque l'Entente avait éliminé l'autre équipe soudanaise, Al-Merreikh (0-2 et 3-0), à l'entame de la 1re campagne victorieuse des Noir et Blanc dans cette compétition arabe. Un scénario que les supporters sétifiens voudraient bien voir se reproduire, mais dont la concrétisation reste tributaire de la capacité de l'équipe de Aïn El- Fouara à endiguer, jeudi, les assauts successifs de la «Vague bleue», nom donné à l'équipe d'Al-Hilal. Aït Djoudi : «Il faut garder son sang-froid» l Le coach, Azzedine Aït Djoudi, même s'il se garde de se montrer excessivement confiant, laisse apparaître une dose d'optimisme dans ses propos. «L'équipe est, depuis quelques semaines, dans une courbe ascendante et les joueurs sont en pleine forme comme tout le monde a eu à le constater lors de leurs dernières sorties en championnat. Cependant, la rencontre face aux Soudanais s'annonce très difficile à cause d'une foule d'autres paramètres comme l'ambiance du stade, la chaleur, probablement, et la motivation de l'adversaire qui rêve sans doute d'épingler le double tenant du titre à son tableau de chasse. Il faudra s'armer d'une grande volonté, d'une détermination à toute épreuve et tâcher de ne pas perdre pied quelles que pourraient être les péripéties du match.» En technicien averti, le coach sait que le résultat d'une rencontre aller, disputée chez l'adversaire, ne scelle pas toujours le sort d'une qualification, mais il n'ignore pas non plus qu'une débâcle au Soudan compliquerait diablement la tâche de ses protégés au match retour. Hadj-Aïssa : «Nous avons un statut à défendre» l Le maître à jouer de l'Entente, qui retrouve peu à peu la grande forme, ne doute pas que son équipe est en mesure de revenir avec un bon résultat du Soudan. «Notre défense fonctionne bien (la cage sétifienne est inviolée depuis 5 matches, ndlr), nous avons retrouvé notre solidité chez nous comme à l'extérieur (l'équipe est invaincue depuis 11 rencontres) et l'ambiance au sein du groupe est excellente. Je pense que nous sommes sûrs de nos capacités et nous avons acquis un capital expérience non négligeable en Ligue des champions arabe, ce qui devrait nous permettre de nous montrer solides mentalement et de ne pas craindre les duels, tout en respectant l'adversaire. Mais il faut également savoir que nous avons un statut à défendre.»