Les écrivains arabophones algériens demeurent méconnus en Europe, faute de traduction de leurs œuvres, a déclaré, hier à l'APS, une universitaire italienne Jolanda Guardi. Pour sa troisième participation au colloque international ouvert, mardi à Bordj Bou Arréridj et dédié au romancier algérien, le regretté Abdelhamid Benhadouga, cette traductrice et enseignante de littérature arabe à l'université de Milan (Italie) a estimé que les écrivains algériens d'expression arabe «voyagent mal et ne participent pas aux grandes manifestations internationales», tandis que leurs compatriotes et homologues d'expression française «font des passages uniquement en France». Évoquant le cas de feu Abdelhamid Benhadouga, dont elle a traduit plusieurs œuvres en italien, l'universitaire milanaise explique qu'il reste «un inconnu» en Italie malgré «son immense talent dans les domaines du roman, du théâtre ou des nouvelles». Jolanda Guardi a aussi estimé que l'Algérie qui a fait, ces dix dernières années, un «bond spectaculaire» en matière d'ouverture culturelle et littéraire, grâce à des manifestations comme «Alger, capitale de la culture arabe» et «l'Année de l'Algérie en France», doit maintenant «exporter elle-même sa culture en langue arabe par la tenue de manifestations en Europe». Un pays, justement proche de l'Algérie, l'Espagne en l'occurrence, «est tout indiqué pour servir de relais à la littérature arabe algérienne» car il offre, selon l'universitaire italienne, «des commodités pour la tenue de colloques ou de rencontres internationales» dédiées à la littérature arabophone algérienne. À propos du séminaire de Bordj Bou Arréridj consacré aux œuvres de Benhadouga, Jolanda Guardi a souhaité, la rencontre ayant gagné, selon elle, en maturité, «une plus grande participation d'écrivains d'autres pays arabes et européens car il ne faut pas laisser ce genre de rencontres s'essouffler». Jolanda Guardi, que les organisateurs ont prévu d'honorer, jeudi, en clôture du colloque, a déjà traduit trois auteurs algériens, en l'occurrence Abdelhamid Benhadouga, Ahlam Mostaghanemi et Ahmed Mennour.