Par air, par mer, et bientôt - c'est imminent - par terre, l'armée israélienne veut continuer son massacre des Palestiniens, veut encore tuer des enfants et des civils. Un de ses ministres a écarté ce matin toute idée de cessez-le-feu comme le demande la communauté internationale. «Israël n'est pas intéressé à ce stade par un cessez-le-feu avec le Hamas dans la bande de Gaza», a affirmé ce mardi matin le ministre des Infrastructures israélien. «Il n'y a aucune raison pour que nous acceptions un cessez-le-feu», a déclaré le ministre qui est membre du cabinet de sécurité. «S'il y a un cessez-le-feu, cela permettra au Hamas de reprendre des forces, de retrouver ses esprits, et de préparer une attaque plus dure contre Israël», a-t-il estimé Ces déclarations viennent appuyer les affirmations du Premier ministre selon lesquelles les opérations aériennes et maritimes lancées par l'armée israélienne constituent «la première phase parmi plusieurs autres déjà approuvée par le cabinet de sécurité», a déclaré ce mardi matin Ehud Olmert. Depuis le début de l'offensive samedi dernier, Israël a frappé la bande de Gaza essentiellement par les airs et épisodiquement par la mer, tout en agitant la menace d'opérations terrestres. Cette menace semble réelle au jour d'aujourd'hui. «Les forces terrestres israéliennes sont prêtes à agir. Tout le monde est en place sur le terrain», a affirmé ce mardi matin une porte-parole militaire sans donner d'indication sur le moment choisi pour une telle action. Elle a souligné qu'«il y a encore beaucoup de cibles que nous n'avons pas encore frappées». «Nous opérons selon le plan initial et nous constatons des signes d'affaiblissement dans les rangs du Hamas. Ce qui ne signifie pas qu'il a perdu sa capacité de tirer des roquettes contre Israël», a expliqué la porte-parole. Rien ne semble pouvoir arrêter l'Etat hébreu qui a fait savoir ce mardi matin, qu'il était prêt à se battre pendant des semaines contre le Hamas, au quatrième jour de l'offensive israélienne dans la bande de Gaza. «Nous sommes prêts à un conflit prolongé et à des semaines de combat», a déclaré le vice-ministre israélien de la Défense, à la radio publique israélienne. Israël, qui a mobilisé 6 500 réservistes, a déployé hier lundi des renforts d'infanterie et de blindés à la lisière de la bande de Gaza. Les dirigeants israéliens affirment que l'opération «Plomb durci», d'une violence inédite depuis l'occupation des territoires palestiniens par Israël en 1967, vise à mettre fin au mouvement Hamas. Le vice-Premier ministre, le numéro deux du gouvernement, est toutefois allé plus loin en affirmant que le but de l'opération était «de faire tomber le régime» du Hamas. Mais sous le déluge de feu qui s'est abattu sur Gaza, ce sont des innocents qui sont tombés et non le Hamas. «Chaos» dans les hôpitaux l Le «chaos» règne dans les hôpitaux de la Bande de Gaza confrontés à un afflux constant de blessés depuis le début des raids israéliens contre le territoire palestinien, s'est alarmé, hier, lundi, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR). «C'est le chaos dans les hôpitaux», selon le CICR, qui cite les informations transmises par son bureau à Gaza. «Les équipes médicales doivent faire face à un afflux constant de blessés depuis le 27 décembre dernier», relève dans un communiqué de l'organisation humanitaire. «Nous sommes complètement débordés par le nombre de personnes qui arrivent avec des blessures très graves. Je n'ai jamais vu ça», a déclaré au CICR le chef de l'équipe chirurgicale de l'hôpital Shifa, à Gaza. Le CICR a actuellement huit expatriés et environ 65 employés locaux déployés à Gaza, mais, le personnel du CICR n'a pas pu la plupart du temps se déplacer dans la Bande de Gaza en raison de la poursuite des attaques. L'organisation a réussi à faire entrer à Gaza, hier, lundi, cinq ambulances et trois camions chargés d'unités de transfusion sanguine et des pièces détachées pour des générateurs électriques d'hôpitaux. Le CICR, qui coopère avec la société palestinienne du Croissant-Rouge, compte faire encore entrer du matériel médical dans le territoire durant les prochains jours. En règle générale, «la situation humanitaire reste alarmante», juge le CICR. «Les rues de Gaza sont vides pour la plupart. Cependant, de longues files d'attente se forment devant les boulangeries tandis que les prix des denrées de base grimpent rapidement», ont rapporté les responsables sur le terrain de l'organisation humanitaire.Hier, lundi, des blessés palestiniens ont pu, par ailleurs, emprunter le terminal de Rafah rouvert par l'Egypte afin de permettre également le passage de l'aide alimentaire et médicale vers la Bande de Gaza. Vingt-deux Palestiniens, dont certains se trouvaient dans un état grave, étaient arrivés en soirée dans la partie égyptienne de la ville frontière de Rafah.