Sans salaires et privés de leurs droits socio-professionnels les enseignants contractuels de la wilaya de Tizi Ouzou ont décidé de s'organier pour défendre leur cause. C'est à cet effet, qu'ils se sont réunis, dimanche dernier, sous l'égide du Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef). La rencontre devait déboucher sur une démarche qui lui aurait permis d'organiser des actions de protestation. Le coordinateur de wilaya du Satef, M. Kecili, qui a présidé la séance, a rappelé la situation déplorable dans laquelle se débattent les enseignants contractuels et vacataires qui sont privés de tous leurs droits, y compris un salaire, en contrepartie de l'effort qu'ils fournissent quotidiennement. L'intervenant dira que «ce problème de contractuels n'est pas spécifique au secteur de l'éducation mais touche malheureusement tous les autres secteurs de la fonction publique. Aussi, la société civile doit s'impliquer dans la lutte que mènent ces travailleurs afin de mettre un terme à la précarité de leur situation».Un membre du collectif des contractuels, qui a été créé il y a presque une année, a énuméré une longue liste des problèmes que rencontre cette frange de travailleurs de l'éducation. Il s'agit notamment du non-versement des salaires depuis 4 ans, voire 6 ans, pour certains contrats limités à 3 mois «renouvelables au grès des humeurs des responsables», privation des congés, week-ends et jours fériés, contrats et attestations de travail non reconnus et non acceptés pour les concours de recrutement ( les contrats étant de moins de 90 jours)… l'intervenante a souligné le cas d'une enseignante contractuelle qui est partie en congé de maternité et qui a trouvé son poste pris à son retour. Elle a tenu à mettre en exergue que cette situation n'est vécue que par les contractuels et vacataires de la wilaya de Tizi Ouzou, une politique de deux poids, deux mesures que nous dénonçons fermement» dira-t-elle, en citant l'exemple de ses confrères d'Alger qui ont des contrats d'une année et le droit au congé. Un appel à l'union et à la solidarité des contractuels de la wilaya, qui sont au nombre de 190, nous dit-elle, a été lancé en vue d'organiser des actions de protestation. D'autres rencontres sont programmées dans les prochains jours, ainsi qu'une autre avec le directeur de l'éducation, «en espérant qu'il nous reçoive» a-t-elle ajouté, car jusque-là le collectif n'a pas réussi à obtenir une entrevue même les jours de visite.