Les chiffres communiqués par les deux syndicats autonomes, Cnapest et l'Unpef, confirment sans détour que le débrayage entamé mercredi dernier par les enseignants est une réussite totale. La grève de l'éducation, initiée par les deux syndicats autonomes, Cnapest et l'Unpef, se poursuit dans la wilaya de Tizi Ouzou où la plupart des établissements scolaires ont encore débrayé jeudi durant toute la journée et comptent poursuivre encore leur débrayage après le week-end. Il est à rappeler que la grève a été massivement suivie dans les lycées où le Cnapest est généralement bien implanté, alors que le mouvement de protestation a été diversement suivi dans les écoles primaires et les collèges où le Sete-UGTA appelle, de son côté, à la mobilisation et à la maturité des travailleurs de l'éducation pour défendre leurs acquis sans pour autant léser les droits des élèves. Et si le Sete-UGTA se réjouit des dernières augmentations de salaires des enseignants et d'avoir arraché le droit à l'installation d'une agence comptable propre au secteur de l'éducation de Tizi Ouzou pour résoudre en urgence tous les arriérés et les contentieux financiers des travailleurs de l'éducation, en revanche la grogne est toujours perceptible chez les syndicalistes du Cnapest et de l'Unpef qui contestent les dernières concessions salariales du ministère de l'Education et exigent une meilleure prise en charge des deux importants volets de la médecine du travail et la gestion des œuvres sociales. Par ailleurs, la grève dans les lycées et les CEM continue, pour son deuxième jour, à paralyser de nombreux établissements scolaires que compte la wilaya de Béjaïa. Contacté par nos soins hier, les chiffres avancés par le chargé à la communication du Cnapest de Béjaïa démontrent, si besoin est, que le débrayage des enseignants est une réussite totale. “Au premier jour, le taux de suivi était de 74%, y compris les enseignants contractuels et suppléants. Au deuxième jour, le taux a atteint 85%.” Les intendants de la wilaya de Béjaïa entament à partir de demain une grève d'une semaine renouvelable. C'est ce qui ressort de la déclaration ayant sanctionné le conclave des intendants tenu jeudi au lycée El-Hammadia. Le régime indemnitaire est en grande partie la cause du débrayage de ce corps des intendants. “Nous sommes lésés”, déclarent-ils à l'unanimité. Dans la wilaya de Boumerdès, la grève a été largement suivie par le personnel enseignant dans tous les établissements. Selon les syndicalistes, le taux a atteint, jeudi en milieu de journée, 100% dans le secondaire, 85% dans le moyen et 78% dans le primaire. La Direction de l'éducation a évalué le taux, tous paliers confondus, à 26%. Mais le taux a sensiblement changé avant-hier, puisque plusieurs autres établissements ont rejoint la protestation et le taux a atteint 100% dans les établissements du secondaire et du moyen, selon l'Unpef. En dépit des réunions explicatives organisées par la Direction de l'éducation de wilaya sur les nouveaux salaires, les enseignants ont maintenu leurs décisions de poursuivre le débrayage arguant que les informations sur les salaires données par le ministère de l'éducation sont fausses et ne reflètent pas la réalité. Ils citent, comme exemple, l'indemnité de rendement incluse dans le salaire mensuel professionnel. “On l'a sciemment introduite dans ce calcul pour gonfler les salaires et tromper l'opinion publique”, a indiqué un responsable du Cnapest. Selon la Direction de l'éducation de la wilaya, les nouveaux salaires seront perçus ce mois de mars par les enseignants. Dans la wilaya de Djelfa, la mobilisation est plus que jamais de mise, au deuxième jour de la grève. Car, l'ensemble des fonctionnaires du secteur – les enseignants essentiellement – ont exprimé leur rejet du régime indemnitaire tel que rendu public par le département de Benbouzid. Ainsi, selon le communiqué de l'Union nationale des professionnels de l'éducation et de la formation, le mot d'ordre de grève a été largement suivi. Et un taux de 81% a été enregistré à travers le territoire de la wilaya où la plupart des établissements ont été paralysés, notamment au chef-lieu de wilaya et dans les grandes agglomérations, à Aïn Oussera, Hassi-Bahbah et à Messaâd. Ainsi, l'on avance les chiffres de 60% dans le primaire, 70% dans le moyen et 90% dans le secondaire où pas moins de 37 lycées sur les 47 que compte Djelfa ont répondu favorablement à l'appel du Conseil national des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest). Par ailleurs, les syndicats demandent la signature immédiate du dernier arrêté ministériel portant dossier des œuvres sociales, ponctuer le rapport de la commission chargée de la médecine du travail par un procès-verbal commun, obligeant la tutelle à son application effective et l'urgence de l'émission du régime indemnitaire des corps communs et des ouvriers professionnels. D'un autre côté, si la Direction de l'éducation tente de minimiser l'impact du débrayage dans les écoles en annonçant des taux de 46%, de 13% et de 4% respectivement dans le secondaire, le moyen et le primaire, la fédération des parents d'élèves est, elle aussi, sortie de son mutisme.