Après 22 jours d'attaques barbares contre les Palestiniens, voilà que Tel-Aviv veut proposer un cessez-le-feu unilatéral, tout en ne retirant pas ses troupes de la bande de Gaza et en ne levant pas le blocus. Pour Hamas, c'est là un cessez-le-feu inacceptable et les dirigeants palestiniens maintiennent leurs conditions. «Le cabinet de sécurité israélien doit voter, aujourd'hui, samedi en faveur d'un cessez-le-feu unilatéral à la suite de la signature d'un accord à Washington et des progrès significatifs réalisés au Caire», a déclaré un responsable gouvernemental israélien. Quelle que soit la décision, avec laquelle sortira le cabinet israélien, le simple fait d'envisager un cessez-le-feu unilatéral est une volte-face inattendue et surprenante à plus d'un titre. Il y'a à peine quelques jours en effet, le gouvernement israélien proclamait qu'il n'était absolument pas question d'un arrêt des combats tant que les objectifs assignés à l'offensive ne sont pas entièrement atteints. Aujourd'hui, ces mêmes objectifs ne sont pas plus avancés qu'ils ne l'étaient alors. Des 1000 morts palestiniens, 65% sont des civils, dont beaucoup d'enfants, ce qui signifie que les combattants du Hamas sont loin d'avoir été éradiqués sans compter que la direction du mouvement est toujours debout et que Gaza continue de résister, dans le sang et les larmes certes mais est loin de dire son dernier mot. Alors qu'est ce qui pousserait l'Etat hébreu à envisager un cessez- le-feu ? les explications sont nombreuses. D'abord il y'a justement le fait que l'opération d'envergure menée par le Tsahal avec tous ses moyens et tout son poids n'ait pas eu le succès attendu. Beaucoup ont cru, et en premier Israël, que Gaza allait être broyée sous la machine de guerre Israélienne dans les quelques heures suivant l'incursion dans la bande déjà affamée et affaiblie par le blocus. Il n'en fut rien et les tueries d'enfants , de femmes et de vieillards n'ont servi en réalité qu'à ternir l'image d'Israël qui jusqu'alors se faisait passer pour la victime éternelle des «terroristes islamistes». Sous le feu des critiques d'une opinion internationale scandalisée par des images d'une barbarie sans précédent d'hôpitaux, maisons et écoles bombardés avec à chaque fois des dizaines de civils déchiquetés parfois même par des bombes au phosphore interdites par les conventions internationales, Israël pouvait difficilement continuer à se poster en victime. Dès lors, chercher une sortie honorable est le seul moyen de sauver ce qui reste à l'être . Une autre explication à ce brusque revirement de position serait une stratégie s'appuyant sur l'assurance que Hamas ne peut que rejeter une éventuelle décision d'un cessez-le-feu Israélien, car il faut préciser qu'en cas où le cabinet de sécurité de l'Etat hébreu opte pour un cessez-le-feu, cela ne veut nullement dire un retrait des troupes du Tsahal de Gaza. Celles-ci y seraient maintenues pour une durée indéterminée ce qui signifie tout simplement une réoccupation de la bande. Le gouvernement israélien n'est pas sans ignorer que le Hamas ne peut accepter une telle proposition. Dans ce cas, ce serait lui, le «méchant» dans l'histoire et Israël retrouverait son statut de persécuté tellement confortable et qui légitimerait toutes les atrocités qui restent encore à accomplir pour «nettoyer» Gaza.