Hantise n Ouardia est une jeune maman de 2 enfants en bas âge. Elle attend son 3e bébé dans un mois. Elle ne cesse de penser au jour de l'accouchement. Elle craint d'avoir les contractions la nuit comme cela a été le cas pour ses deux précédents bébés. «J'ai peur. Je prie Dieu pour que j'accouche pendant le jour, car l'hôpital est très loin d'ici et la route en très mauvais état», appréhende-t-elle. Sa belle-mère l'interrompt : «Je voudrais bien l'aider à accoucher chez moi, mais j'ai peur pour elle et pour le bébé, car je suis malade. Lors de son 2e accouchement, qui est survenu le soir, il y a 5 ans, mon mari et moi l'avons évacuée en voiture vers l'hôpital de Damous. J'avais tellement peur pendant le trajet (à cause de l'état des routes et de la situation sécuritaire) que j'ai vomi du sang et que j'ai dû être hospitalisée, moi aussi», se rappelle-t-elle. C'est pourquoi elle souhaite que sa bru accouche le jour et pas la nuit. D'autre part, certains citoyens nous ont révélé qu'ils sont parfois obligés de se déplacer pour des soins jusqu'à Sidi Bouaâbid, dans la wilaya de Aïn Defla, faute de transport. Pour le secteur de l'éducation, Béni Mileuk n'est pas mieux lotie. L'analphabétisme touche surtout les filles qui doivent quitter l'école dès la fin du cycle primaire. Nous avons aussi appris que 70% des filles en âge de voter n'avaient pas de carte d'identité nationale avant que le problème ne soit réglé lors des dernières élections. Halima, 17 ans, est en 1re année moyenne. Un sourire timide ne quittant pas ses lèvres, elle fait part de sa joie que le CEM soit près de chez elle. La jeune fille est plutôt préoccupée par le fait que son père soit au chômage. Fatima, 15 ans, qui est dans la même classe qu'elle, revendique dès maintenant un lycée. «Je voudrais continuer mes études et je souhaite qu'un lycée soit construit ici, car Damous est loin. J'ai peur que mes parents ne me laissent pas y aller», appréhende-t-elle. La commune compte 6 écoles primaires dont 4 dotées de cantine scolaire. Celles des douars Bouhlou et Choula auront également leur cantine incessamment selon les promesses du président d'APC. Celui-ci se félicite d'ailleurs de la réduction du taux de déperdition scolaire et affirme que les filles ont été orientées vers la maison de jeunes de Beni Mileuk pour suivre une formation en couture ou autre. Pour ce qui est des routes, plusieurs pistes ont été goudronnées dont celle qui relie le chef-lieu au douar Choula sur 5 km. «Nous voulons que le cw3 soit aménagé en premier, car il connaît un afflux important d'usagers, en particulier ceux de Aïn Defla qui se rendent aux plages de Damous en passant par Beni Mileuk durant la saison estivale», nous dit le P/APC. Pour rappel, un tronçon de 32 km a été ouvert en 2005 sur cette chaîne de montagnes dans le cadre du PCD sachant qu'à ce jour plus de 200 km de routes ont été réalisés à travers la wilaya de Tipaza.