Inconscience n Les personnes qui s'adonnent à cette pratique à l'effet de subvenir à des besoins financiers urgents ne se rendent nullement compte des risques qu'ils portent à l'environnement. L'épierrage affectant de vastes superficies dans la wilaya d'Adrar constitue une réelle menace pour l'environnement, a prévenu le directeur de l'environnement, M. Tabek. Ces pratiques d'extraction et de ramassage de pierres, a-t-il indiqué, touchent annuellement une superficie de 7 500 ha, créant un problème d'érosion et de déséquilibre écologique. «Les pierres ont un rôle de stabilisateur des dunes», a-t-il observé dans un rapport rendu public. Le phénomène de l'épierrage est aggravé par les tempêtes de sable qui ont un effet néfaste sur la santé et sur les oasis du fait de l'envasement, a-t-il fait remarquer. «Les maladies affectant les palmiers notamment le bayoud, sont dues vraisemblablement à cet état de fait», a-t-il dit, soulignant que la poussière cumulée sur les dattes «empêche leur photosynthèse et accélère la prolifération des maladies phytosanitaires au sein des oasis». Le phénomène d'épierrage a signalé, en outre, le directeur de l'environnement, augmente également la salinité des sols (effet solaire sur les nappes phréatiques) et l'évaporation de l'eau, «ce qui a conduit à la reconversion de certaines oasis où cette pratique est très courante en de superficies salines, notamment à Aoulef, Fenoughil, Zaouiet Kounta, Tamantit, Bouda, Sebaâ, Aougrout et Timimoun», a-t-il indiqué. Le rapport élaboré par la direction de l'environnement fait état du «grattage» de granulat sur une distance de 200 km de Aoulef à Timimoun. Cette opération est réalisée par des femmes et des enfants qui vendent les pierres à des fins de maçonnerie. Les femmes ramassent régulièrement des pierres pour un ou deux camions par semaine, soit de 60 à 120 mètres cubes, est-il signalé. Le même document précise que les femmes cherchent, par cette activité, à soutenir financièrement leurs époux, «mais le problème réside dans le risque de déséquilibre écologique dans la région, suite à des interactions». Les granulats, au moyen de leurs composantes organiques, constituent aussi un risque pour les nouvelles constructions (absence d'homogénéité qui fait les frais des effets climatiques), a alerté le directeur de l'environnement, affirmant, à ce propos, que la lutte contre ce fléau nécessite des moyens efficaces.