Pour parer au plus pressé, les autorités locales vont lancer un vaste programme de réalisation de centres spécialisés dans la lutte contre les effets de la pollution. Il s'agit du lancement, en septembre prochain, des travaux de réalisation des déchetteries et des stations de transfert des produits pollueurs. Une enveloppe financière de l'ordre de 246 millions de dinars sera allouée à cette opération, dont l'étude de faisabilité a été confiée à un bureau d'études tunisien. Selon les statistiques fournies par la direction de la commission de wilaya de l'environnement, 940 000 personnes, recensées à travers les quartiers d'Oran et 14 communes de la wilaya, subissent les effets de la pollution atmosphérique. L'occupation au kilomètre carré est de l'ordre de 1 148 personnes et les communes industrielles totalisent une superficie de 815 kilomètres carrés. « Cette région est particulièrement menacée par la pollution car les risques de propagation y sont réunis, compte tenu de la proximité des unités de fabrication et des usines implantées de façon anarchiques », affirme un responsable d'une association écologique. Classée comme une zone difficile, la façade maritime est perçue par les spécialistes de la pollution comme un problème majeur qui nécessite une prise en charge urgente. Les localités de Canastel, Douar Belgaïd, Bir El Djir, Es-Sénia, Hassi Ameur ainsi que le nouveau groupement des logements des quatre chemins, constituent une préoccupation des organisations écologiques qui militent en faveur d'un environnement débarrassé des effets pollueurs. Cette zone à l'intérieur du tissu urbain compte, à elle seule, plus de 60 usines pollueuses qui déversent à longueur d'année des masses importantes de produits chimiques. Cette situation s'explique par une mauvaise gestion de l'espace environnemental. L'absence des réseaux d'assainissement et les déchets industriels (liquides et bruts) qui ne subissent aucun traitement antiseptique, sont un vecteur de maladies pathogènes.